Ultraluxe et hyperbuzz: quand les extrêmes ne se rejoignent plus

Sur la planète fashion, les extrêmes ont toujours électrisé le luxe et ceux qui le portent. L’oversize ou le minimal, les paillettes ou le rang de perles, l’idée d’une mode protéiforme mène le bal depuis la nuit des temps. Pourtant, récemment, deux pôles semblent émerger, deux envies diamétralement opposées de raconter le style s’invitent sur nos fils d’actualité. Au Met gala, les fantaisies les plus folles ont rendu hommage à Kaiser Karl, légendaire directeur artistique des maisons Chanel et Fendi, celui-là même qui fera bientôt l’objet d’une mini-série sur Disney +. Tout était en place pour que le buzz advienne, au service de la collecte de fonds organisée par la papesse de la mode Anna Wintour. Jared Leto dans la peau de Choupette, Rihanna en mariée immaculée émergeant d’un camélia géant, l’excentricité touchait au paroxysme – mais c’est la règle du jeu au Met gala. Pourtant, elle disait aussi beaucoup de la tendance actuelle à trouver le luxe plus chatoyant quand il fait le show. En face, le Quiet Luxury, ce luxe silencieux porté par les ultrariches revient en force. Paradoxalement, il frappe fort aussi médiatiquement. Son langage, pourtant, est à l’opposé du clinquant. Il ne se lit pas à livre ouvert et n’est compris que par les happy few. Noisy Luxury v/s Quiet Luxury, les extrêmes se creusent. Aux créateurs de construire un langage capable de les faire dialoguer.