Quand le marché de l’art fait du hors-piste

De Courchevel à St-Moritz, en passant par Verbier ou encore Gstaad, les sommets alpins deviennent depuis quelques années l’épicentre de foires d’art d’envergure.

Le concept NOMAD en est un bel exemple. Proposant des foires d’art dans des cadres exceptionnels en extérieur à Capri, à Monaco, ou encore à Venise, c’est à St. Moritz que NOMAD campera son fief cet hiver. Cécile Labouret, manager en charge des relations galeries et presse chez NOMAD, nous explique les coulisses de leur fonctionnement: «Nos événements sont financés à la fois via des frais de participation que les galeries couvrent, mais aussi par des sponsors et des partenariats avec des marques de luxe qui résonnent avec le monde de l’art. Les bénéfices de la foire s’étendent à toutes les parties impliquées: les galeries et les artistes gagnent en visibilité auprès d’un public exclusif, les collectionneurs ont l’occasion de découvrir des pièces uniques et finement choisies, et les sponsors réseautent avec des personnalités influentes en phase avec les valeurs de leur marque.» Quant à savoir si des ventes importantes s’opèrent dans un tel cadre, la réponse est sans appel: «Lors de nos éditions passées, nous avons assisté aux ventes de pièces iconiques d’artistes et designers de renom,  qui ont dépassé 1’500,000 d’euros. À St. Moritz, nous nous préparons à des ventes similaires, d’autant que le caractère exclusif et le chic du lieu dressent un cadre propice pour des transactions de grande valeur.»

Malgré la manne financière qui s’y joue, l’attrait croissant pour de tels cadres transcende l’aspect transactionnel. Cécile Labouret nous éclaire: «Ce type de lieux permet aussi aux artistes de contextualiser leurs œuvres dans une scénographie naturelle à couper le souffle, et de créer un dialogue unique entre art, design et environnement. Pour beaucoup, c’est une manière d’échanger avec des collectionneurs qui ne cherchent pas uniquement à acheter mais aussi à faire une expérience artistique inspirante.»

Recontextualiser les œuvres dans un cadre extraordinaire, c’est justement l’objectif premier de l’exposition L’Art au Sommet, à Courchevel. Une exposition qui a pris de l’envergure ces dernières années. Les œuvres d’artistes prisés, mises à disposition par les Galeries Bartoux, y sont acheminées par hélicoptère, afin de faire de cette station un musée à ciel ouvert de décembre à février. David Dereani, guide pour la Fondation Facim, qui se fait médiatrice culturelle dans le cadre de cette exposition, nous explique: «Cette exposition existe depuis 15 ans, elle perdure dans le temps et fait des émules parmi d'autres destinations de montagne (Val d'Isère, Megève); elle permet de connaître les œuvres et le travail de différents artistes, émergents mais aussi très connus, tels que Dalí, Orlinski, ou encore Lorenzo Quinn, dont beaucoup sont exposés pour la première fois en montagne. La sensibilisation et la médiation auprès du jeune public a pris de l'importance dans ce projet, en invitant les écoles de la région à venir découvrir sur une journée les œuvres monumentales et les artistes.» Une exposition qui se veut donc aussi didactique, et où les visiteurs sont exceptionnellement autorisés à toucher les œuvres, afin d’en saisir d’encore plus près l’aura, magnifiée dans un tel écrin: «La montagne enneigée exacerbe l’aspect contemplatif tant des visiteurs que des artistes eux-mêmes, qui se voient inspirés par un tel cadre».

Le Verbier Art Summit, plus axé autour de conférences et de forums, implique les communautés du monde entier en connectant des leaders d’opinion avec des personnalités clé du monde de l'art, dans le but de se faire le tremplin d’innovation dans le domaine, mais aussi de transformation sociale par le biais de l'art.