Porsche et Mercedes ralentissent

L’automobile de luxe a connu des jours meilleurs en Europe. Les constructeurs allemands, Porsche et Mercedes, ont publié, ce vendredi 25 octobre, des résultats peu réjouissants. Pour les neuf premiers mois de son année, Porsche a généré 28,56 milliards d’euros de vente, soit une régression de - 5,2% par rapport à son chiffre d’affaires de la même période, l’année précédente.

Parmi les causes, on identifie notamment un contexte macro-économique compliqué avec les conflits en cours, ainsi que l’augmentation des prix des matières premières et des pièces fournies par les sous-traitants, liée à la spirale inflationniste qui pèse sur de nombreux marchés internationaux.

Le virage vers l’électrique pose ainsi plusieurs problèmes dans une situation si fragile. Le recul de 27% des profits sur les premiers neuf mois de 2024 a poussé les dirigeants de Porsche à maintenir des moteurs classiques afin de limiter les coûts d’ investissement. Le délai pour atteindre l’objectif du «tout électrique» devra encore être rallongé. 

Même constat chez Mercedes: le dernier trimestre présente des résultats décevants. Le constructeur affiche un chiffre d’affaires de 34,53 milliards d’euros, en régression de -6,7% par rapport à la même période de l’année dernière. Le bénéfice net, quant à lui, s’établit à 1,72 milliard d’euros, marquant une chute vertigineuse de -53,8% par rapport au troisième trimestre 2023. La baisse concerne aussi le nombre de véhicules livrés, en recul de 3%, tandis que les ventes de modèles de luxe ont chuté de 12%. Les prévisions pour la clôture 2024 doivent donc obligatoirement être revues à la baisse, et les dirigeants de Mercedes savent d’ores et déjà que les chiffres seront inférieurs aux 153,22 milliards d’euros de ventes comptabilisés en 2023.

Harald Wilhelm, directeur financier de Mercedes-Benz, s’est d’ailleurs exprimé dans un communiqué: «Les résultats du troisième trimestre ne sont pas à la hauteur de nos ambitions dans un environnement difficile et d’une concurrence féroce, en particulier en Chine». Les constructeurs chinois et leurs stratégies agressives de concurrence, comme évoqué par Wilhem, font craindre une fragilisation du marché automobile européen.

Leurs modèles sont de plus en plus performants et offrent des options multiples, comparables à celles des véhicules haut de gamme européens. Les arguments avancés par les fabricants d’automobiles chinoises pour attirer la clientèle occidentale sont nombreux. En Chine, BYD Auto a triplé la part de marché de ses voitures de luxe en seulement deux ans et vise désormais le marché européen. Ce dernier se tourne vers les institutions pour se protéger: des droits de douane plus élevés doivent être mis en place par l’UE afin de rééquilibrer les relations commerciales entre Chine et Europe.