Pas de reprise du groupe Kering avant deux ans

A la lecture des résultats de l’exercice 2024, Gucci continue de plomber les chiffres. La relance de l’iconique marque italienne pourrait être plus compliquée que prévu et prendre plus de temps.

Les efforts de Kering pour redresser son fleuron, qui représente environ la moitié du chiffre d'affaires total du groupe et plus des deux tiers du résultat opérationnel courant, ont été impactés par le ralentissement mondial de la demande de produits de luxe. Le groupe continue malgré tout de multiplier les actions pour booster sa marque phare.

Le style sobre de Sabato de Sarno ne semble pas avoir convaincu la clientèle et le designer vient de quitter le navire. Quelles seront les nouvelles stratégies mises en place pour faire face à la situation?

Le chiffre d’affaires global du groupe, qui avait déjà subi une baisse en 2023 (-2%), a chuté davantage en 2024, pour atteindre 17,2 milliards d’euros de ventes. Si Gucci a littéralement plongé (-21% en comparable) Saint Laurent a également reculé (-9%). Les mauvaises performances de ces marques ont éclipsé les bons résultats d’autres divisions comme celle de Kering Eyewear, qui continue de prospérer et affiche un bon de +8% sur ses ventes. La maison italienne Bottega Veneta est aussi en croissance, avec une hausse de +6%.

François-Henri Pinault a commenté les résultats en expliquant que le groupe avait préféré miser sur les investissements à long terme dans le but de maximiser la désirabilité des griffes représentées: «Dans une année difficile, nous avons accéléré la transformation de plusieurs de nos Maisons et avons agi avec détermination pour consolider nos marques»  a-t-il affirmé dans le communiqué officiel paru suite à la publication des résultats.

Malgré l’optimisme des déclarations, on constate que sur le seul quatrième trimestre 2024, le chiffre d'affaires est en retrait de -12% en données publiées ainsi qu'en comparable.

Le Groupe se retrouve donc aujourd’hui face au défi d’intensifier les initiatives nécessaires au développement et à la croissance de ses marques, Gucci en particulier. Ces actions impliquent une vigilance particulière en matière de discipline financière, qu'il s'agisse du contrôle de la filière de production et des coûts de matières premières, du choix de ses investissements (Kering a commencé à privilégier des investissements diversifiés, surtout dans l’immobilier) et de la gestion de son bilan.