Les Oscars ont lieu ce dimanche, de retour sur les tapis rouges de Hollywood. Après des années de chute d’audience, de polémiques et une transformation complète de l’industrie, assistera-t-on à leur agonie ou à leur renouveau?
Le 27 mars, le Tout-Hollywood se réunira pour la 94e fois, prêt à honorer films et protagonistes. Les amoureux du cinéma retiennent pourtant leur souffle. Le grand show des Oscars fera-t-il de nouveau vibrer Hollywood? Car, inexorablement, année après année, tapis rouge et audience ont pâli. Les Emmys ont vu leur notoriété chuter de plus de 80% dès 1986, suivis des Oscars dix ans plus tard. En 2020, 23,6 millions d’Américains assistaient au couronnement de Parasite en tant que meilleur film, une baisse de 20% par rapport à l’année précédente. En 2021, les Oscars enregistraient même la chute d’audience la plus vertigineuse de leur histoire avec 9,85 millions de téléspectateurs, un public d’ailleurs passablement vieillissant. Quant aux Golden Globes, leur retransmission a été carrément annulée cette année par NBC, pour cause de scandales financiers et de manque de diversité.
Ces prises de conscience ont forcé l’industrie à réfléchir sur la meilleure façon de se mettre au diapason du monde qui l’entoure. Aujourd’hui, Hollywood et l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences changent enfin. Sans espérer retrouver dimanche les 57 millions d’audience de 1998, les Oscars veulent redresser la barre et tirer des leçons des polémiques, dont celle du #️OscarsSoWhite. Au-delà de cette déconnexion évidente de l’Académie, la question touche aussi sa mise en scène du grand soir. Des longueurs interminables, des maîtres de cérémonie ennuyeux et inconnus des jeunes générations et des choix de films trop pointus pour certains, pas assez pour d’autres.
Des mesures inclusives et un prix du public
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Première mesure: de 6261 membres en 2016 – dont 92% de blancs et 75% d’hommes – l’organisation est passée à presque 10 ooo membres. De ces quelques 3700 professionnels, la moitié sont des femmes, l’autre moitié provient de 68 pays autres que les États-Unis et un bon tiers est issu de minorités sous-représentées. Sans surprise, le changement a un impact énorme sur les nominations. En 2021, seuls quatre des acteurs et actrices nominés étaient des Américains blancs. La catégorie Réalisation comptait deux femmes pour la première fois. Le progrès se poursuit cette année avec la nomination d’un acteur malentendant, Troy Kotsur, et celles d’actrices ouvertement gay, Kristen Stewart et Ariana DeBose. The Power of the Dog, avec plus de dix nominations, bat un record pour un film réalisé par une femme, Jane Campion, nommée pour la deuxième fois.
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