Missoni mandate la banque Rothschild pour évaluer une potentielle vente

Missoni, la maison de mode italienne fondée par l'ancien athlète Ottavio Missoni et sa femme Rosita Jelmini en 1953, est au cœur de rumeurs de vente. Reconnue pour ses mailles et ses motifs colorés, la marque reste majoritairement détenue par la famille fondatrice, qui possède 59% du capital. Son identité unique suscite ainsi la convoitise des grands groupes de luxe. Missoni reste discrète sur l'identité des parties intéressées par un rachat, mais l’entreprise a mandaté la banque d’affaires Rothschild en qualité de conseiller financier afin d’étudier une éventuelle vente.

Le fonds d'investissement italien FSI (Fondo Strategico Italiano) détenant le reste des parts, avait renforcé le capital de Missoni avec un investissement de 70 millions d'euros il y a cinq ans. Actuellement, aucune vente n'a été concrétisée, mais une évaluation financière est en cours pour envisager la cession dans les meilleures conditions. Livio Proli, le directeur général de Missoni, voit d'un bon œil l'intégration dans un grand groupe. Lors d’un événement en ligne tenu il y a un mois, le manager énumérait les avantages d’une telle possibilité, en spécifiant tout de même que la maison «seule ou avec les ressources et les synergies d'un grand groupe, doit rester très concentrée sur son savoir-faire spécifique.»

Sur le plan financier, Missoni montre des résultats robustes malgré un climat d'inflation et d'instabilité géopolitique, avec des ventes prévues à 125 millions d'euros pour l'année en cours, en hausse de 10% par rapport aux 115 millions réalisés en 2022, qui avaient généré un bénéfice de 5 millions d'euros. L’année dernière, l’entreprise italienne avait nommé Filippo Grazioli (ex Givenchy) en tant que directeur créatif, tandis qu’Alberto Caliri, ancien directeur créatif, dirige aujourd’hui la Home Collection et s’occupe de la ligne Missoni Sport.

Lors de la cession de 41% des parts du capital au FSI, la maison Missoni n’avait pratiquement pas de dettes. L’injection de 70 millions d’euros a été utilisée pour booster une stratégie de marketing plus performante dans le domaine du commerce de détail, dans l’expansion sur le marché en ligne, et au développement du marché chinois, des initiatives qui se sont avérées fructueuses.