Les raisons qui poussent LVMH à accroître son patrimoine immobilier sur les Champs-Elysées

L'immobilier semble être une des priorités du moment pour Bernard Arnault. La récente acquisition d'un bâtiment de 18 000 mètres carrés sur les Champs-Élysées à Paris vient renforcer le prestige des maisons LVMH dans 'l'avenue la plus belle du monde'. Cet investissement vient compléter deux autres acquisitions immobilières sur la même avenue. Au maxi flagship Louis Vuitton du 101 avenue des Champs-Élysées (environ 9400 mètres carrés) et à l'immeuble situé au 103 (environ 25 000 mètres carrés), le patron à la tête du groupe vient donc d’ajouter celui situé au 150 avenue des Champs-Élysées. Le flagship Louis Vuitton aurait été acheté 770 millions d’euros, et celui sis au 103 avenue des Champs-Elysées accueillera bientôt le premier grand hôtel sous l'enseigne de la marque. Construit en 1898, il a déjà été un hôtel par le passé, le Elysée Palace.

Bernard Arnault a investi environ un milliard d'euros dans ce nouveau bâtiment, dont le mètre carré est valorisé près de 55 000 euros. Le bâtiment appartenait à 72,6 % à un fonds d'investissement canadien, Mimco Asset Management. Les investisseurs auraient acheté la propriété il y a un peu plus d'un an pour 750 millions d'euros. Selon le site CFNews Immo., l'opération financière - menée et conclue en trois mois environ - s'est déroulée comme une cession d'actions hors marché. Alors que les rumeurs circulent, les plans exacts de la famille Arnault pour ce bâtiment restent non-confirmés. On parle du nouveau magasin flagship pour l'autre fleuron de LVMH, Dior, ou encore pour la maison américaine de haute joaillerie Tiffany.

Cette initiative d'envergure de Bernard Arnault soulève des questions, notamment sur les risques encourus dans un secteur immobilier français en difficulté. Les motivations pourraient-elles être liées à des considérations concurrentielles, notamment celles du groupe Kering, dont les mêmes visées ciblaient cet emplacement pour une potentielle nouvelle boutique Gucci?

Chez LVMH, rien n'est laissé au hasard. Si le marché immobilier de luxe parisien subit actuellement une baisse des prix et une augmentation des biens en vente - une situation inédite depuis quinze ans -, le segment de l'ultra-luxe (1% du marché) continue de croître. Alors que la progression des bénéfices devient incertaine face au recul de la demande de produits de luxe sur plusieurs marchés internationaux - surtout le marché américain - investir dans l'immobilier dans des villes clés pourrait être une stratégie financière judicieuse sur le long terme, et parfaitement en lien avec une valorisation du patrimoine.