Le PDG de Ferragamo sous le feu des critiques pour sa rémunération disproportionnée

L'assemblée des actionnaires de la marque italienne Salvatore Ferragamo a approuvé la politique de rémunération décidée par le groupe, qui inclut une généreuse rémunération pour le PDG Marco Gobbetti. Cependant, les proxy advisors (conseillers en vote par procuration) Glass Lewis et Institutional Shareholder Services (ISS) avaient recommandé de voter contre cette politique de rémunération.

Après avoir dirigé la griffe britannique Burberry pendant cinq ans, Marco Gobbetti est devenu PDG de Ferragamo le 1er janvier 2022, et est actuellement l'un des managers les mieux payés en Italie. Pourtant, les proxy advisors estiment que son salaire est excessif et disproportionné par rapport aux résultats financiers de l'entreprise et aux salaires des autres managers du groupe.

En 2022, Marco Gobbetti a reçu près de 12 millions d'euros, y compris la première partie d'une prime de bienvenue de 8,9 millions d'euro versée en trois tranches sur une période de 24 mois. En 2023, il devrait recevoir une rétribution fixe de 2,3 millions d'euros ainsi qu'un plan d'incitation à court terme avec un paiement cible de 3 millions d'euros. Malgré les inquiétudes exprimées par les proxy advisors, plus de 90% des actionnaires ont soutenu le PDG et son salaire.

Les résultats du groupe ne sont pourtant pas excellents en cette conjoncture: le chiffre d’affaires concernant le premier trimestre 2023 affiche un montant total de 278 millions d’euros, soit une baisse de 4% (taux de change courants) par rapport à la même période de l’année précédente. Les dirigeants justifient cette baisse par la restructuration du réseau de l'entreprise aux États-Unis et les investissements liés à cette opération. Le groupe a également lancé un portail d'e-commerce dédié au prêt-à-porter et à la clientèle américaine.

Les analystes attendent de voir comment le travail et les résultats de Marco Gobbetti et du nouveau designer de la marque, Maximilian Davis, se dérouleront cette année. Davis a rejoint la maison Ferragamo en tant que directeur de la création il y a un an.

Il y a actuellement plusieurs débats dans l'actualité sur les salaires disproportionnés, en particulier dans les grandes entreprises. De nombreux pays et organismes gouvernementaux envisagent des mesures pour réglementer les écarts de salaires entre les dirigeants et les employés, afin de garantir une distribution plus équitable des revenus. En France, le gouvernement travaille sur un projet de loi visant à renforcer la transparence et la réglementation des rémunérations des dirigeants d'entreprises cotées en bourse, avec pour objectif de limiter les écarts de salaires.

Le groupe de luxe est contrôlé par la famille Ferragamo, qui détient une participation de 54,3 %.