Le marché des lunettes de luxe performe au troisième trimestre 2024

Considéré comme la porte d’entrée du luxe pour les clients dits «aspirationnels», ce marché lucratif continue son ascension, malgré les perturbations que connaît l’industrie cette année. Au troisième trimestre 2024, le marché a continué de prospérer, soutenu par une forte demande sur les marchés internationaux, dont l’Asie. EssilorLuxottica, Kering Eyewear, LVMH via Thélios et Marcolin se distinguent comme les principaux acteurs de ce marché.

EssilorLuxottica, issu de la fusion en 2018 de l’italien Luxottica et du français Essilor, continue de dominer le marché des lunettes de luxe grâce à des marques emblématiques telles que Ray-Ban et Oakley, ainsi que des marques sous licence comme Armani, Burberry, Dolce & Gabbana et Prada. Pour ce troisième trimestre, le groupe a enregistré une croissance de 4% à taux de change constant, atteignant un chiffre d’affaires de 6,347 milliards d’euros. En progression de 5% depuis le début de son année fiscale, ses revenus s’élèvent à 19,272 milliards d’euros, générés principalement par l’Amérique du Nord et la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA).

La Chine se distingue également, notamment grâce à la performance exceptionnelle de la gamme Stellest, une innovation optique dédiée à la correction de la myopie chez les jeunes, qui a connu une croissance de 40 %. Les modèles connectés Ray-Ban Meta et les verres Transitions Gen S ont également contribué à la croissance du groupe. D’ici à 2026, EssilorLuxottica maintient son objectif d’atteindre des revenus entre 27 et 28 milliards d’euros, avec des marges de profit attendues entre 19 et 20%.

Du côté de Kering, la division eyewear, qui englobe 14 marques de luxe dont Gucci, Cartier, Saint Laurent ou encore Bottega Veneta, a enregistré un chiffre d’affaires de 343 millions d’euros au troisième trimestre 2024, en hausse de 4% à taux de change constant par rapport à la même période l’année précédente. Sur les neuf premiers mois de l’année, la division Kering Eyewear & Corporate (comprenant également la beauté) a atteint 1,5 milliards d’euros, soit une croissance de 25%, représentant une part de 11% dans les revenus totaux du groupe.

Kering bénéficie ainsi de l’apport des marques prestigieuses du groupe Richemont, notamment Cartier, avec lequel il a conclu un accord en 2017 pour le développement, la fabrication, la commercialisation internationale des lunettes de ces marques. Richemont est ainsi actionnaire minoritaire de Kering Eyewear à hauteur de 30%.

L’italien Marcolin – détenteur des licences pour les marques Tom Ford, Tod’s ou encore Emilio Pucci et Zegna – affiche quant à lui des résultats plus modestes pour ce troisième trimestre. Si ses marges sont en croissance, son chiffre d’affaires de 408 millions d’euros, lui, est en recul de -2,8% à taux de change constants par rapport à la même période l’année précédente. Le marché asiatique a contribué à la croissance des marges du groupe sur les neufs premiers mois de l’année, tandis que ses principaux marchés sont la zone EMEA et les Amériques, avec des revenus respectifs de 202 millions d’euros et 151 millions d’euros. Marcolin a par ailleurs finalisé cette année un accord exclusif avec Christian Louboutin, qui se lancera en 2025 pour la toute première fois dans la catégorie lunette.

Globalement, plusieurs innovations se sont avérées être favorables à la croissance du marché ces derniers mois. Parmi elles, les lunettes connectées Ray-Ban Meta Wearables dont une nouvelle édition verra probablement le jour, dans le cadre du prolongement de l’accord entre EssilorLuxottica et Meta pour les dix prochaines années, annoncé en septembre dernier. La popularité croissante des lunettes Oakley, portées par plus de 2000 athlètes lors des Jeux olympiques de Paris 2024, et les éditions limitées comme la collaboration entre Saint Laurent et Ray-Ban Wayfarer ont également suscité un fort engouement, particulièrement auprès de la Génération Z.

Si LVMH ne dévoile pas les chiffres de sa filiale Thélios, nul doute que la manufacture italienne de lunettes de luxe reste un acteur clé du marché, regroupant sous son nom les licences des marques Dior, Fendi, Celine, Givenchy, Bulgari et bien d’autres du portefeuille du groupe de luxe français.