Plusieurs places boursières ont (encore) battu leur plus haut historique. Et cela n’a rien d’exceptionnel ces derniers temps. Cela confirme que les fondamentaux financiers sont positifs et que la tendance se renforce.
81% des entreprises américaines ont publié des bénéfices supérieurs aux attentes au troisième trimestre 2021, tandis que 75% ont présenté des revenus au-delà des anticipations. Les profits étaient en moyenne 10% supérieurs aux prévisions des analystes. Les marges du S&P 500 ont ainsi atteint leur plus haut historique à 13,1%. La croissance des bénéfices des actions européennes devrait également atteindre 60% en 2021 à un niveau 15% supérieur 2019.
Le luxe ne fait pas exception dans cet environnement macro-financier favorable. Le marché mondial devrait progresser de 29% en 2021 pour atteindre 297 milliards de francs suisses, soit un niveau légèrement supérieur à 2019. Le marché américain, qui représente un tiers des ventes mondiales, a pris le relais d’une demande chinoise qui se normalise, mais qui reste encore 20% inférieure au niveau de 2019. Cette dernière devrait s’accélérer l’an prochain jusqu’en 2025 pour atteindre près de 40% du marché. Les perspectives pour le 4ème trimestre 2021 restent tout autant positives en raison des moindres restrictions sanitaires en Asie, d’une plus forte demande locale, et de la reprise graduelle de la mobilité internationale. La croissance des ventes pourrait ainsi atteindre le seuil des 10% pour l’ensemble de l’année.
En Suisse, Richemont a présenté des bénéfices 30% supérieurs aux attentes avec une marge de 21.9%. Les ventes ont progressé de 26% sur deux ans, en particulier dans l’activité joaillière. Les ventes en Europe se redressent (4% sous les niveaux de fin 2019) et restent à des niveaux élevés aux Etats-Unis (+59%) et en Asie Pacifique (+43%). Ce dernier représentant 42% des ventes du groupe. Le résultat net excède ainsi de 10% les anticipations. Également, Swatch bénéfice de la forte croissance des exportations suisses de montres en hausse de 4.8% sur deux ans et de 12.5% sur un an. Une dynamique principalement soutenue par les montres dont les prix sont supérieurs à 3000 dollars et qui progressent de 14% sur deux ans.
Pour l’ensemble du secteur, les perspectives pour 2022 restent positives, mais la croissance est amenée à décélérer. Les rythmes de croissance sont appelés à se normaliser au vu de leurs niveaux élevés notamment aux Etats-Unis (en hausse de 50% sur deux ans) et en Chine. Pour cette dernière, le ralentissement économique en cours et les récents développements politiques et sociétaux créent une incertitude qui rend le scénario de normalisation de la baisse des taux de croissance plus probable. Les dépenses en produits de luxe devraient ainsi continuer de progresser à hauteur de 8% en 2022, tout en maintenant son attrait auprès des investisseurs.
Arthur Jurus est stratégiste senior pour le groupe ODDO BHF
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