La plateforme de ventes Farfetch en baisse au 2ème trimestre 2023

La société dirigée par l’homme d’affaires José Neves affiche une légère baisse au deuxième trimestre 2023, selon les derniers résultats financiers publiés. La plateforme annonce une chute de –1,3% (7,3 millions de dollars) de son chiffre d’affaires qui totalise 572 millions de dollars. Les chiffres du premier semestre 2023 s’élèvent eux à 1,12 milliards de dollars, en hausse par rapport aux ventes de la même période de 2022 qui affichait 1,094 milliards de dollars.

Selon un communiqué publié par l’entreprise, la baisse du deuxième trimestre a été déterminée par une chute globale des ventes online comme en boutique (-15% en magasin et jusqu’à -42,2% sur la plateforme de vente en ligne). Le ralentissement de la vitalité du commerce américain a donc impacté la société, une tendance que José Neves attribue à un passage conjoncturel difficile mais prévu. Interrogé par la presse, il a affirmé: «Nous avons pris des mesures décisives pour nous adapter à l’environnement macroéconomique des 18 derniers mois. L’année 2023 s’annonce comme une grande année pour Farfetch, avec une forte croissance du volume d’affaires.»

La vraie question qui sous-tend ces flottements financiers est celle de savoir si Farfetch continuera à inclure la division beauté sur sa plateforme digitale, talon d’Achille de la société. Intégré en avril 2022, ce secteur compte un portefeuille très riche de marques de luxe, de la légendaire Crème de la Mer, à la marque tendance anglaise Charlotte Tilbury, Violet Gray et sa propre gamme de produits.

Aujourd’hui, cette division prometteuse fait face à des nombreux obstacles et les dirigeants de la plateforme envisageraient un arrêt des activités liées aux produits cosmétiques. Ces difficultés seraient en partie liées à la conjoncture économique instable, mais seraient également dues à la concurrence féroce des autres acteurs en ligne de premier plan, comme la plateforme canadienne Ssense, valorisée il y a deux ans à 5 milliards de dollars. 

Bien que les études de McKinsey sur le marché de la beauté en 2022 affichent des chiffres impressionnants - le commerce lié aux soins de beauté correspondrait globalement à 391 milliards d’euros – la multiplication des nouveaux acteurs sur ce segment implique une très grande différenciation des marques et donc de coûteux investissements, un défi qui peut s’avérer compliqué pour les plateformes de ventes.