La maison emblématique, fondée en 1987 par le créateur arlésien, tourne une nouvelle page sous l’égide du groupe espagnol Sociedad Textil Lonia. Une acquisition qui ambitionne de redonner à la marque son prestige d’antan sur la scène internationale.
L’heure est au changement pour la maison Christian Lacroix, fondée en 1987 par le créateur éponyme, originaire de la ville d’Arles. Célèbre pour son style riche et baroque souvent inspiré par les motifs provençaux, aux costumes du théâtre du XVIII et XIX siècles, ou au monde camarguais avec ses traditions de tauromachie et ses icônes gitanes, la marque change de main au profit du groupe espagnol Sociedad Textile Lonia (STL) qui vient de la racheter.
Le montant de l’opération financière n’a pas été dévoilé. Dans un communiqué, la société espagnole a exprimé sa satisfaction suite à cet achat qui vient compléter son portefeuille haut de gamme et son intention de faire revivre ses années de gloire à la marque française: «Avec l’acquisition de Maison Lacroix, avec ses archives et sa riche histoire (…), STL élargit son portefeuille de marques et renforce sa présence internationale dans le monde de la haute couture. Nous ferons tout notre possible pour assurer que le talent unique de son créateur et son inestimable contribution au monde de la mode retrouvent leur potentiel».
Bernard Arnault avait soutenu Christian Lacroix dès la fondation de la maison en 1987, via la Financière Agache. Après des premières années flamboyantes, les ventes de la marque ont commencé à fléchir au début des années 2000. En 2005, le patron de LVMH s’est alors séparé de la maison de couture en la revendant au Falic Fashion Group, une filiale de Duty Free America, pour un montant resté secret. Cette opération n’avait toutefois pas permis à la maison française de remonter efficacement la pente. Les difficultés avaient continué à impacter la santé financière de la marque (chute de 35% des ventes et perte de 10 millions d'euros en 2008) entraînant un plan de redressement en 2009 et la suppression d’une centaine d’emplois.
Parallèlement, Christian Lacroix avait perdu son label haute couture. La maison qui misait beaucoup sur les marchés américains et du Moyen-Orient, tous les deux impactés par l’instabilité économique ces dernières années, a subi un peu les mêmes travers que les dernières collections Gucci d’Alessandro Michele. Ses collections au style «excentrique» ont souvent été jugées comme excessivement flamboyantes et pas assez intemporelles.
C’est pourquoi, le groupe espagnol, propriétaire des marques Purificación García et CH Carolina Herrera, peut se révéler un atout solide pour le relancement de la maison à l’international. Avec ses six-cents boutiques installées dans 43 pays autour du monde, le colosse ibérique compte 2500 employés et a enregistré un chiffre d’affaires de 429,8 millions d'euros lors de son dernier exercice fiscal, clôturé le 28 février 2024.
Partager l'article
Continuez votre lecture
Marché du luxe: Hermès devrait largement surperformer en 2025
Selon l’analyse de la banque d’investissement Stifel, la croissance de la maison du 24 Faubourg-Saint-Honoré continuera de progresser en 2025. Quel premier bilan peut-on tirer de l’année écoulée pour le marché du luxe ?
By Eva Morletto
L Catterton agrandit son portefeuille avec la marque japonaise Kapital
La marque de mode japonaise Kapital, réputée pour son denim artisanal et ses collections aux inspirations américaines, vient d’être majoritairement acquise par le fonds d’investissement de LVMH et la famille Arnault.
S'inscrire
Newsletter
Soyez prévenu·e des dernières publications et analyses.