La foodtech, un écosystème innovant

Qu’elle paraît lointaine l’époque de Paul Bocuse! Lorsque le chef lyonnais régalait ses convives à grands renforts de sauces au beurre, de magnifiques poulardes truffées et autres  loups en croûte. Cette cuisine généreuse d’autrefois est petit à petit remplacée par de nouvelles recettes considérées comme plus saines et durables. Et souvent imaginées par les startups de la foodtech. Une tendance que goûte moyennement Knut Schwander, responsable romand du guide GaultMillau: «La gastronomie est en constante évolution, depuis toujours, mais le mouvement va en s'accélérant. La foodtech me paraît surtout intéressante commercialement, pour l'industrie. La révolution qu'elle nous propose me semble cependant trop souvent suspecte et n'est que très marginalement dédiée à la quête de qualité, à l'artisanat, à ce que la gastronomie a de magique.» Un avis que ne partage pas Camille Bossel, cofondatrice de Foodhack, un tremplin pour les entrepreneurs du secteur: «L'intérêt croissant pour la foodtech, en Suisse comme ailleurs, et directement lié à la demande de la part des consommateurs pour des produits plus sains, durables et respectueux de l'environnement. Une nouvelle génération fait pression sur l'industrie agroalimentaire pour avoir accès à des produits en accord avec leurs valeurs, mais les acteurs traditionnels ont été plutôt lents à réagir ces dernières années, et par conséquent toute une série de jeunes startups, plus agiles, ont profité de cette opportunité pour amener sur le marché leurs propres solutions.»