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La Chine injecte 150 milliards de dollars dans son économie, quelles conséquences pour le luxe ?

Justine Offredi

By Justine Offredi26 septembre 2024

Ce mardi 24 septembre, la Banque centrale chinoise a annoncé mettre en place le plus gros plan de relance du pays depuis le Covid, pour tenter de rehausser le pouvoir d’achat des consommateurs. Le secteur du luxe applaudit.

Suite à l'annonce du plan de relance de Pékin, le CAC 40, en augmentation de +1,43% à l’ouverture de la Bourse, et les géants du luxe français, ont été propulsés sur le devant de la scène (Shutterstock)

Ces derniers temps, la Chine fait face à une crise immobilière, une consommation en berne et un fort taux de chômage chez les plus jeunes. La deuxième plus grosse économie mondiale, derrière les Etats-Unis, peine à se redresser et à atteindre les 5% de croissance du PIB escomptés par les autorités chinoises pour 2024.

Conséquences: la croissance des marques de luxe stagnent. Les consommateurs chinois qui représentaient 23% du marché mondial du luxe l’année dernière n’ont plus les mêmes priorités. Les produits de luxe sont passés au second plan, au profit d’autres achats comme les expériences. Les Chinois auraient même honte d’acheter du luxe et privilégieraient la tendance du «quiet luxury» qui prône un luxe discret, sobre et minimaliste.

Ces derniers mois, les autorités chinoises ont multiplié les mesures de relance et de soutien au secteur privé, à la construction d’infrastructures et à la consommation. En 2021, les autorités ont lancé un programme de prospérité commune visant à réduire les inégalités et à cibler les plus riches. Mais jusqu’ici, la banque centrale s’était opposée à l’idée d’un grand plan de relance.

Concrètement, celui-ci prévoit la réduction du taux directeur de la Banque populaire de Chine de 0,25% à 0,2%, des mesures de soutien à l’immobilier avec une baisse du taux des prêts hypothécaires et un soutien particulier au secteur du tourisme. D’autres mesures ont été prises pour stimuler la consommation intérieure et encourager les dépenses. Selon Pan Gonsheng, chef de la Banque centrale, «la mesure va bénéficier à 50 millions de foyers et 150 millions de personnes» et «aidera à stimuler la consommation et l’investissement», rapporte le Figaro. 

L’annonce du mardi 24 septembre a alors fait mouche auprès des investisseurs, inquiets par ce ralentissement. Le CAC 40, en augmentation de +1,43% à l’ouverture de la Bourse, et les géants du luxe français, ont été propulsés sur le devant de la scène. Le cours de l’action LVMH a connu une hausse de +3,5%, plus de 4% pour celui de Hermès et presque 5% pour Kering. Ailleurs en Europe, d’autres marques et groupes de luxe très exposés aux revenus provenant de la deuxième économie mondiale, comme Burberry, Richemont et Ferragamo, ont progressé d’environ 4%.

Mais bien que les valeurs du luxe aient bondi après l’annonce de Pékin, rien n’est encore gagné. Une hausse du pouvoir d’achat des consommateurs chinois ne garantit pas pour autant des dépenses liées au luxe. Crier victoire tout de suite serait prématuré pour le secteur du luxe, qui rappelons le, connaît un fort ralentissement de ses exportations.

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