Depuis quelques années, Istanbul se fraie une place de choix parmi les capitales les plus trépidantes. Son titre de la ville la plus visitée au monde en 2023 et ses atouts dans l’art et le luxe attirent un nouveau type de visiteurs, loin des foules du grand bazar.
L’attrait d’Istanbul tient pour beaucoup au fait que la ville est à cheval entre deux mondes. Géographiquement, tout d’abord, la ville est campée entre terres européennes et asiatiques, avec ses trois ponts jetés sur le fleuve du Bosphore, et ses ferrys reliant les deux continents en moins d’une heure. L’inauguration en 2016 de l’un d’eux – qui détient par ailleurs la plus grande portée au monde -, construit dans le cadre d’une joint-venture sud-coréenne (Hyundai et SK), a clairement confirmé l’intérêt asiatique pour un couloir commercial plus fluide.
Quand Byzance s’occidentalise
Cet avantage géostratégique historique a été renforcé la même année, par la construction du tunnel Eurasia sous la mer de Marmara, reliant les deux rives en 15 minutes, et dont le coût de construction s’élevait à 800 millions d’euros. Plus récemment encore, un nouveau pont suspendu a été inauguré en 2022, le plus long au monde, au-dessus du détroit de Dardanelles.
Mais outre ces infrastructures pharaoniques, c’est aussi d’un point de vue culturel que la ville trône entre deux mondes. Une culture mixte, entre ville impériale millénaire, aujourd’hui musulmane, faisant d’Istanbul une capitale en pleine effervescence. Ce tiraillement lui a valu par le passé certaines tensions sociopolitiques, et notamment l’attentat de 2010, visant simultanément trois galeries d’art contemporain à l’occasion du vernissage de l’exposition «Tophane Art Walk». L’attaque extrémiste était apparemment motivée par la gentrification rampante du quartier. Pour autant, cette seconde facette de la ville est aussi un atout, qui intéresse un nouveau type de tourisme, attiré par le cosmopolitisme et le vent de créativité qui en émanent. Tout comme les investisseurs de nombreux secteurs, séduits par les opportunités qui s’y dessinent.
Un milieu de l’art qui défie le conservatisme
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