Giorgio Armani livrait dimanche 13 octobre une rare et intime interview au quotidien italien Corriere della Sera. Il y explique vouloir rester à la tête de son empire encore trois ans maximum, puis passer la main.
Giorgio Armani, qui célébrait ses 90 ans le 11 juillet dernier a livré ce dimanche une longue interview, très intime au quotidien italien il Corriere della Sera. Il y raconte ses années de jeunesse, ses premiers amours, le fascisme, le Milan de l’après-guerre, ses amitiés avec les autres géants de la mode italienne, ses débuts sous l’aile de Nino Cerruti et sa consécration.
Armani y a révélé avec subtilité ses projets pour le futur de la maison: rester aux commandes encore deux à trois, et puis passer le relai. A qui? Probablement sa nièce Silvana et Leo Dell’Orco. Ce dernier est le fidèle bras droit du «re Giorgio», travaillant pour la maison depuis 1977. Il y occupe le poste de directeur du bureau du style masculin pour les collections Giorgio Armani, Emporio Armani et Armani Exchange, et fait également partie du conseil d'administration du groupe.
Armani n’a pas précisé l’identité de celui qui lui succèdera à la direction de la marque, mais il a rappelé avoir construit une «structure, un projet, un protocole qui devra être suivi par ceux qui prendront ma place dans cette aventure». Le styliste a confié être très sollicité par des demandes de prises de participation externes de la part de différents investisseurs, mais dit n’avoir pris aucune décision dans ce sens pour le moment. Il confiait même avoir été approché, il y a longtemps, par Bernard Arnault pour une collaboration, qu’il a décliné.
Il a évoqué la philosophie qui a préservé la marque des difficultés rencontrées par le monde du luxe caractérisée par une conjoncture économique complexe: une philosophie basée sur la prudence et les petits pas. «Les autres ont misé sur la Chine et ont perdu 30% ou 40% du chiffre d’affaires; nous avons été plus contenus. Les autres grands groupes ont des collections d’art, s’occupent de culture, moi je dessine des vêtements » a conclut Giorgio Armani, en soulignant que c’est bien cela qui continue pour lui à représenter l’essentiel.
Avec une fortune estimée à presque 11 milliards d’euros, Armani est considéré comme le troisième homme le plus riche d’Italie en 2024.
Son groupe a affiché fin 2023 un chiffre d’affaires correspondant à 2,445 milliards d’euros (+4% par rapport à l’exercice précédent). Si l’on considère les revenus provenant des licences Armani, le chiffre d’affaires du groupe, à la fin du dernier exercice financier avant celui en cours, totalise environ 4,5 milliards d’euros.
Au groupe sont rattachées plusieurs marques ; la griffe éponyme Giorgio Armani, Emporio Armani - plus décontractée et tendance -, Armani Exchange - ligne de fast fashion dédiée à une clientèle plus jeune -, Armani Casa - dédiée aux articles d’interior design ou encore Armani Dolci - dédiée à la production de pâtisserie haut de gamme, dont la partie technique est confié à la société italienne Venchi.
Le réseau distributif du groupe est présent dans 46 pays et 2203 points de vente. Le créateur possède 99,9% du groupe, tandis que 0,1% est détenu par la Fondation Giorgio Armani. N’ayant pas d’enfants, le styliste n’a pas d’héritiers directes, mais trois indirects : les sœurs Silvana e Roberta Armani et son neveu Andrea Camerana, tous déjà membres du conseil d’administration.
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