Exportations horlogères: le mois d’août enregistre une baisse en volume de -9,5%

Au mois d’août 2024, les exportations horlogères ont chuté en volume de –9,5% selon la Fédération Horlogère, ce qui représente 125'000 pièces de moins qu’en 2023, un phénomène tiré par le bas par les pièces de moins de 3000 CHF qui enregistre une baisse globale en volume de -11,3%. Les pièces de plus de 3000 CHF ont connu une hausse des volumes de +4,7%.

L’appel de la convention patronale et de la Fédération Horlogère à des mesures concrètes des autorités pour renforcer la compétitivité et préserver la stabilité économique de l’industrie d’exportation suisse résonne donc d’autant plus fort, ce 19 septembre, à la lumière de ces derniers résultats. Pourtant, pour certains économistes, à l’instar d’Arthur Jurus Head of Investment Office chez ODDO BHF (Suisse), cette demande n’influera pas sur la BNS, mais elle la poussera à intervenir sur le marché des changes.

Dans un contexte de franc suisse fort et de volatilité des taux de change, certaines banques, à l’instar d’ODDO BHF (Suisse), anticipe même «une poursuite de l’appréciation du franc suisse au cours des six prochains mois face à l’euro et au dollar américain, car les baisses des taux USD et EUR seront plus importantes que la baisse des taux en CHF». Résultat? Selon Arthur Jurus, la BNS pourrait donc être amenée à «augmenter davantage ses interventions sur le marché des changes afin de rendre progressive cette appréciation structurelle, toujours justifiée par des écarts de prix à la production favorables au franc suisse».

Mais les marges de manœuvres de la BNS sont limitées sur ce point. Les raisons? La BNS détient d’importantes réserves de devises étrangères. Ces réserves ont été accumulées au fil des années, notamment lors des précédentes interventions sur le marché des changes pour affaiblir le franc suisse. Des interventions massives supplémentaire de sa part pourrait aujourd’hui engendrer encore davantage de pertes liées à la dépréciation des monnaies étrangères.

Mais pour l’industrie horlogère suisse, cette perspective n’est pas bonne. Le ralentissement de la demande devrait se poursuivre en 2025 selon certains experts et la baisse des exportations continuer à rendre le contexte difficile pour les entreprises, en particulier pour les sous-traitants.