Estée Lauder en difficulté: restructuration massive et pertes financières

Le géant américain des cosmétiques, Estée Lauder, vient d’annoncer des résultats plutôt médiocres pour le deuxième trimestre de son exercice décalé, terminé fin décembre. Son chiffre d’affaires a reculé de 6% pour atteindre 4 milliards de dollars. Alors que les analystes de FactSet prévoyaient un bénéfice net de 118 millions, le groupe vient d’annoncer une perte nette de 590 millions. Cette situation est due essentiellement aux charges de restructuration qui incombent à l’entreprise, dont la société a déjà fait part en début d'année 2024: elle prévoit d'engager des frais de restructuration compris entre 1,2 et 1,6 milliard de dollars.

Affaiblie par les difficultés sur le marché chinois, elle a été contrainte d’annoncer ce mardi, la suppression de 5 800 à 7 000 postes d’ici la fin de l’année prochaine. Cette restructuration vise à redonner de l’élan à l’entreprise après les résultats mitigés ces derniers trimestres. Dans un communiqué, Estée Lauder a justifié ces décisions par la nécessité de «simplifier et améliorer les processus» ainsi que de «réorganiser et adapter la taille de certains secteurs».

Parmi les objectifs du groupe, figure également l’intention d’externaliser certains services. Une stratégie qui irait à l’encontre de la tendance actuelle des grands groupes, qui, pour la plupart, cherchent à maîtriser l’ensemble du processus de production grâce à l’internalisation des services et des filières.

À Wall Street, l’action Estée Lauder a chuté de 7,22% avant l’ouverture de la bourse. À court terme, malgré les mesures mises en place pour relancer les ventes, les prévisions financières restent peu optimistes. Le communiqué publié par la société précise en effet que: «dans un environnement géopolitique mondial incertain, le groupe anticipe une volatilité pérenne et une faible visibilité à court terme». Les ventes devraient ainsi encore régresser de 12% à 15% sur la prochaine année.

Grâce à son plan de restructuration et à la suppression de postes prévue, la société espère renouer avec la croissance et retrouver une marge d’exploitation à deux chiffres dans les années à venir. La prudence sur les prévisions est aussi liée à la crainte d’une augmentation des taxes douanières à l’échelle mondiale, après les récentes annonces de Donald Trump sur le sujet. Par ailleurs, des changements au sein de la direction sont à prévoir, après la nomination de Stéphane de La Faverie en janvier en tant que président et directeur général.