En Chine, une nouvelle ère s’ouvre pour l’art contemporain
By Bettina Bush Mignanego31 octobre 2023
Le succès de l’exposition actuelle Living Time d’Antony Gormley, au TAG Art Museum en Chine, démontre l’ambition du pays de faire émerger l’art contemporain comme un nouveau vecteur de la culture, dont les voies d’expression s’émancipent des lignes officielles.
Quel est le poids de l’art contemporain chinois pour le pays qui deviendra la première puissance mondiale d’ici 2028? S’il est impossible de répondre à cette question par une valeur économique, quelques exemples, comme le Chinese TAG Art Museum, permettent de mieux le comprendre. Fondé en 2019 à Qingdao, le bâtiment d’une surface exceptionnelle de 17 000 mètres carrés, dont 12 salles construites le long de la ligne côtière, fait dialoguer intérieurs et extérieurs, entre mer et montagnes. Le résultat est un projet très ambitieux. Son objectif: présenter et transmettre une vision particulièrement ouverte, conjuguer le local et le global, ouvrir une nouvelle ère de l’art contemporain, dialoguer avec le design et la mode, tout en considérant en permanence le contexte naturel spectaculaire de la région. Le bâtiment conçu et réalisé par l’architecte français Jean Nouvel et le paysagiste Gilles Clément respecte le patrimoine naturel pour devenir un nouveau modèle d’architecture qui interagit avec l’écologie et la culture.
Franco Amadei, ancien directeur de l’Institut culturel italien à Pékin pendant quatre ans, aujourd’hui encore établi en Chine, explique: «Ici, on constate un fort investissement dans les infrastructures muséales, qui a permis la conception et la construction de TAG Art Museum. Ce phénomène a commencé avec le nouveau millénaire.» Comment l’art contemporain se développe-t-il aujourd’hui dans le pays? Pour Vincenzo Sanfo, conservateur et expert en art contemporain chinois «l’art contemporain est un vecteur de promotion de la culture. En Chine et dans son gouvernement, nous voyons deux lignes, l’une officielle et l’autre moins. D’autre part, une génération de jeunes collectionneurs toujours plus affirmée émerge, achetant 90% des œuvres. Il est certain qu’ils vont contribuer à changer la vision générale de l’art contemporain. J’ai, notamment, remarqué que l’artiste britannique Antony Gormley était très populaire auprès de cette génération, en partie grâce à ses codes visuels très proches de la philosophie chinoise. Ce sont des signes clairs que l’art contemporain devient de plus en plus indépendant.»
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