L’art chinois ancien: les grandes fortunes en redemandent
Un peu en marge des mégaventes record que Christie’s organise périodiquement dans l’année, celle qui se tiendra à Paris les 13 et 14 décembre prochain intitulée «De Beijing à Versailles, la Collection V.W.S. L’odyssée d’une famille au XXe siècle» promet d’attirer les grandes fortunes chinoises, enfin de retour en Europe.
Ces objets ont souvent été collectés par des militaires, des diplomates, des ingénieurs qui ont vécu en Chine et qui les ont rapportés en Europe
Camille de Foresta, spécialiste et commissaire-priseur du département Art asiatique ancien chez Christie’s
Elles ne font pas les grands titres des médias, pourtant elles attirent les grandes fortunes chinoises. C’est un fait, les ventes d’objet d’art chinois ont la cote, et attirent un public très précis. Peu d’Occidentaux s’y intéressent et la connaissent. La particularité des objets d’art asiatiques anciens est qu’ils ne proviennent pas d’une collection mais de multiples sources différentes, disséminées en Europe, appartenant à des familles depuis des générations. Souvent, les membres de ces familles ignorent qu’ils représentent de véritables trésors. Le mythe d’un bibelot jugé inutile et oublié dans une malle au grenier qui peut se révéler une pièce d’art importante existe bel et bien. Voilà ce qu’ont vécu récemment les jeunes membres d’une famille, alors qu’ils étaient réunis dans leur maison de campagne, un jour de pluie. Dans une valise, un grand nombre d’objets chinois du XVIIe siècle insoupçonnés se sont révélés valoir plusieurs millions d’euros aux enchères chez Christie’s (collection Henry Mazot).
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Ces objets considérés comme des ponts entre l’Orient et l’Occident ont aussi une forte valeur aux enchères
Camille de Foresta, spécialiste et commissaire-priseur du département Art asiatique ancien chez Christie’s
Des histoires semblables, Camille de Foresta spécialiste et commissaire-priseur du département Art asiatique ancien à Paris chez Christie’s en a de très nombreuses à raconter. «Ces objets ont souvent été collectés par des militaires, des diplomates, des ingénieurs qui ont vécu en Chine et qui les ont rapportés en Europe. Ce sont beaucoup de belles histoires d’objets cachés dans les greniers. Il faut savoir que la porcelaine de Chine, par exemple, était considérée comme un objet de luxe incomparable et très rare, car sa fabrication était méconnue en Europe, jusqu’au milieu du 18e siècle et la découverte de la composante du kaolin. Aujourd’hui, ces objets considérés comme des ponts entre l’Orient et l’Occident ont aussi une forte valeur aux enchères.»
L’art asiatique ancien, un passage obligé pour le collectionneur chinois
Contrairement aux places de Londres, New York ou Hong Kong, le marché est considéré comme très jeune en Europe continentale, car jusqu’en 2007, les objets d’art asiatique vendus chez Christie’s étaient disséminés dans des ventes de mobiliers objets d’art et ne constituaient pas un département à part entière. «À partir de 2002, explique Camille de Foresta, les Chinois de Chine et surtout de Taïwan et de Hong Kong ont commencé à s’y intéresser et à miser contre les acheteurs occidentaux traditionnels. Les prix ont commencé à monter. Un pic de l’activité s’est même dessiné de 2010 à 2012 où tout se vendait à des prix élevés. C’est le moment du boom de l’art de l’islam, de l’orientalisme. Ensuite, le marché s’est stabilisé sur une fourchette haute. Aujourd’hui, les ventes sont plus sélectives, les objets sont plus rares à trouver.»
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