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Chiara Ferragni signe un accord financier avec l’antitrust. Un répit momentané

Eva Morletto

By Eva Morletto08 juillet 2024

Les temps sont encore difficiles pour l’influenceuse la plus populaire d’Italie. Celle qui a construit un empire à partir du blog de mode «Blond Salad» est sous le coup de différentes enquêtes judiciaires qui menacent ses sociétés.

Les trois sociétés de Chiara Ferragni verseront 5 % de leurs bénéfices sur trois ans, avec un minimum fixé à 1,2 million d'euros, à une organisation caritative pour enfants handicapés appelée Bambini delle Fate (Shutterstock)

Vendredi 5 juillet dernier, l’influenceuse de mode italienne a annoncé faire un don d'au moins 1,2 million d'euros, dans le cadre d'un accord avec les autorités antitrust italiennes qui enquêtent sur des communications trompeuses concernant des actions caritatives liées à l’achat de certains produits. Les trois sociétés de Chiara Ferragni verseront ainsi 5 % de leurs bénéfices sur trois ans, avec un minimum fixé à 1,2 million d'euros, à une organisation caritative pour enfants handicapés appelée Bambini delle Fate, selon l'agence antitrust AGCM (Autorité italienne de la concurrence et du marché).

Tout a commencé il y a quelques mois, quand l'Autorité italienne de la concurrence et du marché a accusé les sociétés Fenice S.r.l. et TBS Crew S.r.l., qui gèrent les marques et les droits relatifs à la personnalité et à l'identité personnelle de Chiara Ferragni, ainsi que la société de confiserie Balocco S.p.A., basée à Cuneo, de s'être livrées à une pratique commerciale déloyale. L'affaire portait sur la commercialisation d'un gâteau Pandoro en édition limitée, signé par la célèbre influenceuse et entrepreneuse. Selon l'AGCM, la pratique commerciale en question a fait croire aux consommateurs que l'achat du Pandoro contribuait financièrement à une cause caritative, sans qu'il y ait eu de communication claire et transparente sur l'utilisation des fonds. C'est ce qui a conduit l'Autorité Antitrust à intervenir, en imposant une pénalité importante, d'environ un million d'euros, correspondant apparemment au cachet reçu par Chiara Ferragni pour avoir prêté son image.

Après avoir annoncé un recours, Chiara Ferragni, par l'intermédiaire de ses avocats, a décidé de ne pas y donner suite. En réponse aux préoccupations des autorités antitrust, la semaine dernière, les entreprises concernées ont présenté un certain nombre d'engagements qui ont été accueillis favorablement. L'un d’eux concerne la séparation claire entre les activités commerciales et caritatives. Les entreprises de Chiara Ferragni se sont engagées à ne pas effectuer des transactions dans lesquelles les deux types d'activités soient liées, garantissant ainsi une plus grande transparence pour les consommateurs.

Mais si l’Antitrust a clos son enquête, les problèmes ne seraient pas encore terminés pour l’entrepreneuse italienne. Chiara Ferragni fait toujours l'objet d'une enquête pour fraude aggravée de la part du parquet de Milan, qui met en cause non seulement le Balocco Pandoro, mais aussi Giochi Preziosi et d'autres campagnes de l'influenceuse. Il existe parallèlement une action collective lancée par Codacons (Coordination des associations de défense de l'environnement et de protection des droits des utilisateurs et des consommateurs) qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour la star de l’influence. En cas de fraude aggravée avérée, la peine encourue est d’un an à cinq ans d'emprisonnement.

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