Les difficultés s’accumulent pour l’influenceuse Chiara Ferragni

Aujourd’hui, Chiara Ferragni est mise en examen avec Alessandra Balocco (présidente et CEO de la société qui produit les Pandoro Balocco) pour escroquerie aggravée dans le cadre de l'enquête du parquet de Milan sur l'affaire des Pandoro "Pink Christmas" produits par la société piémontaise Balocco.

L'hypothèse du délit, qui doit encore être formulée, pourrait passer de la fraude commerciale à l'escroquerie. Les deux femmes seront prochainement entendues par le procureur adjoint Eugenio Fusco ; entre-temps, les deux sociétés de Ferragni, Fenice et The Blond Salad TBS Crew, ont été condamnées par l'Autorité antitrust à une amende d'un peu plus d'un million d'euros, et Balocco à 420 000 euros.

La réponse de l'influenceuse, hier 8 janvier, ne s'est pas fait attendre avec un communiqué : "Je suis sereine car j'ai toujours agi de bonne foi et je suis sûre que cela ressortira des enquêtes en cours", ajoutant : "Je suis en revanche profondément troublée par l'instrumentalisation à laquelle se livre une partie des médias, allant jusqu'à diffuser des informations objectivement fausses".

Depuis la mi-décembre, les accusations sur les affaires caritatives se multiplient, et ce n'est pas un hasard si c'est aussi le 8 janvier, que le démenti de l'influenceuse concerne la campagne caritative sur la poupée Trudi lancée en 2019, une édition limitée disponible seulement pendant 48 heures, où une partie du produit des ventes était dédiée à la lutte contre le harcèlement scolaire. Dans ce cas, la société TBS crew, contrôlée par Ferragni, précise que le produit des ventes réalisées par le biais du e-commerce a été reversé à l'association Stomp out bullying, une organisation à but non lucratif contre le harcèlement, la cyberintimidation, l'homophobie et toute discrimination.

Mais résumons ce qui s'est passé ces dernières semaines : dans l'affaire du pandoro de Chiara Ferragni, la sanction antitrust est intervenue parce que, dans la publicité du produit, on a fait croire au consommateur qu'une partie des bénéfices de la vente du célèbre pandoro Balocco, créé pour le Noël 2022, serait versée à une œuvre de charité, à l'hôpital Regina Margherita de Turin ; en réalité, une somme convenue avait déjà été versée par Balocco à l'hôpital de Turin, mais plus tôt, en mai 2022, pour un montant de 50 000 euros seulement, sans tenir compte des recettes du pandoro annoncé, qui coûtait 9 euros au lieu des 3,7 euros du pandoro classique. Les sociétés dirigées par Chiara Ferragni auraient encaissé un million d'euros grâce à cette opération commerciale.

La même stratégie aurait été utilisée pour les œufs de Pâques de Chiara Ferragni, considérés eux aussi comme un exemple de publicité trompeuse.

Il y a un an, en 2022, la chroniqueuse et écrivain Selvaggia Lucarelli a été l'une des premières à remarquer le manque de clarté du projet caritatif Balocco Pandoro. Quelques jours après le scandale de l'affaire Balocco, le 18 décembre exactement, l'influenceuse a posté une vidéo sur Instagram avec des excuses : paraissant cernée, les cheveux attachés, et s'excusait publiquement pour ses erreurs.

Mais les réactions de ses followers ne se sont pas fait attendre, avec plus de 18 000 commentaires, très offensifs. Entre-temps, le groupe Safilo a mis fin à son accord de licence avec Ferragni, tandis que Coca Cola a suspendu la publicité mettant en scène l'influenceuse, qui devait être diffusée sur les chaînes de télévision à la fin du mois de janvier, lors du célèbre show musical italien de Sanremo.

Ferragni est restée silencieuse pendant un certain temps, et ce n'est que depuis quelques jours que les premières histoires sur son profil Instagram ont réapparu, montrant principalement ses enfants Leo et Vittoria ; ce n'est pas une coïncidence car ce sont eux qui, selon le journaliste Federico Mello, auteur de l'essai Essere Chiara Ferragni, soulignent que les posts avec les enfants recueillent environ deux fois plus de likes que ceux montrant l'influenceuse seule.

Entre-temps, le nombre de followers est passé de 30 millions à 29,5 millions, ce qui est somme toute assez peu, mais ce qui compte désormais, c'est sa réputation. Sur les médias sociaux, il suffit d'un rien pour la perdre et il faut des années pour la reconstruire.

Un problème qui, en Italie, n'est pas passé inaperçu, même pour le gouvernement, à tel point qu'il travaille sur la "loi Ferragni" pour remettre de l'ordre dans le Far West de la charité, de l'obligation de déclarer les honoraires aux parrainages.