«Avec le prix de l’innovation Swiss Genius, Bulgari souhaite mettre au défi les générations futures»

La responsabilité sociale de l’entreprise est au cœur de la stratégie de développement de Bulgari et joue un rôle clé dans ses activités. Avec le lancement du Prix de l’innovation Swiss Genius début mars, Bulgari souhaite mettre au défi les générations futures et les dirigeants de demain. Les étudiants de niveau master de cinq universités suisses (École hôtelière de Lausanne, UNIL-HEC Lausanne, Universität St-Gallen, Università Svizzera Italiana, Zurich University of Applied Sciences ZHAW) auront la possibilité de participer au premier Bulgari Swiss Genius imaginé conjointement avec le Swiss Center for Luxury Research (fondé par Félicitas Morhart) et le média Luxury Tribune. Les étudiants devront imaginer un projet innovant dans le domaine de la responsabilité sociale et environnementale (RSE), touchant les secteurs de l’approvisionnement, de la durabilité, du produit, de la communication, des ressources humaines ou de la philanthropie. Pour en parler, Eleonora Rizzuto, directrice générale éthique et RSE Bulgari expose les stratégies de Bulgari en matière de RSE.

Ce nouveau prix de l’innovation porte sur la responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises et invite les étudiants de degré master à réfléchir à des solutions innovantes qui pourraient être appliquées à la marque Bulgari. Pourquoi ce choix?

Je suis très enthousiaste à l’idée de ce projet, qui représente parfaitement la vision stratégique de la marque. J’ai rejoint le groupe il y a dix ans, chargée du développement durable. Dès lors, des objectifs clairs ont été tracés, dont beaucoup ont déjà été réalisés. Il est intéressant de constater que depuis la pandémie, de nouvelles exigences sont nées, principalement celle de préparer les générations futures à se former techniquement, qualitativement sur ces problématiques, tout en englobant des compétences que l’on appelle soft skills. Aujourd’hui, tous les départements de Bulgari développent une attention générale à la durabilité, avec une accélération remarquable ces deux dernières années. Des rapprochements importants ont été actés avec des centres de compétences académiques, et le Bulgari Swiss Genius en collaboration avec le Swiss Center for Luxury Research est un exemple intéressant de réflexion commune. C’est bien sûr une opportunité pour Bulgari de démontrer aux étudiants l’ampleur de notre approche durable, car c’est aujourd’hui un des premiers critères de sélection pour les jeunes talents qui cherchent à commencer leur carrière.

Quelles sont les priorités en matière de RSE?

Le secteur est en constante évolution et le niveau d’exigence toujours plus élevé. Les jeunes générations sont très attentives aux problématiques liées au greenwashing et ils n’hésitent pas à vérifier les informations sur les réseaux sociaux. Le fact checking est une priorité aujourd’hui pour cette génération. Ils ne se contentent plus de lire les informations sur les sites internet des marques. Ils font un véritable travail de recherche et de vérification. Nous devons faire très attention à respecter ces exigences. J’ai souvent l’occasion d’intervenir dans des cours consacrés à la RSE, et leurs questions sont très précises, sans aucune ambiguïté sur les grandes thématiques telles que les conditions de travail ou la traçabilité des matériaux. Par conséquent, le point crucial est de ne jamais trahir leur confiance.

Quelles ont été les innovations majeures amorcées par Bulgari ces dernières années?

Nos actions et contributions liées à la recherche scientifique en lien avec le Covid-19, ainsi que nos aides concrètes dans la fabrication de gel hydroalcoolique aux prémices de la pandémie n’ont pas échappé aux observateurs. En une vingtaine de jours, nos aides étaient en place. Notre réactivité au cœur de notre chaîne de production a été saluée. Nous avons également continué notre politique plastic free sur tous nos sites. Et cela a été une véritable bataille pour l’imposer en pleine crise sanitaire, alors que les mesures drastiques d’hygiène réintégraient massivement son utilisation dans notre vie quotidienne. Notre packaging est en passe de devenir plastic free. Notre deuxième enjeu majeur est la finalisation de nos standards consacrés aux pierres précieuses. C’est un domaine complexe. Si ces standards internationaux existent aujourd’hui sur l’or et les diamants, il n’y en a pas encore sur les rubis, les émeraudes et les saphirs, entre autres. Bulgari participe activement à l’accélération de ces définitions, au sein du Responsible Jewelery Council.

Ces innovations intègrent-elles les directives émises par le groupe LVMH?

Oui, bien sûr, Bulgari se positionne dans le périmètre dicté par le groupe LVMH. Je collabore particulièrement activement avec le département Acquisitions responsables. Lorsque nous élaborons des définitions éthiques de l’or, des diamants et des pierres précieuses, celles-ci entrent dans un flux d’échanges d’informations avec le groupe. Le programme-cadre «360» qui reprend les directives du New Green Deal européen fait également partie de notre politique. C’est une déclinaison pratique de l’agenda green sur laquelle LVMH et ses marques s’appuient depuis quelques années déjà.

Quelles sont encore les mesures à mettre en place?

L’application totale et à «360 degrés» de la traçabilité, même si nous possédons déjà la technologie ainsi que les lignes directrices qui nous aident à identifier l’origine des matériaux. L’objectif est de tracer le matériau de la mine au produit. La technologie blockchain, entre autres et l’innovation nous y aident.

À vos yeux, y a-t-il une vraie plus-value suisse du savoir-faire en matière de RSE?

J’ai personnellement commencé ma carrière en Suisse, dans le département Horlogerie, lorsque j’ai intégré ma fonction à la tête de la RSE chez Bulgari. La proximité des sites de production, le très haut niveau du savoir-faire artisanal et l’approche durable et verte des circuits d’approvisionnement m’avaient beaucoup frappée. Nous y avons simplement apporté une systématique qui pouvait manquer. La durabilité est en lien direct avec l’excellence, elle était déjà inscrite naturellement dans l’horlogerie suisse, tout comme sa capacité à résister à des crises, à des crises sanitaires comme celle que nous avons vécue.

Quelles sont vos ambitions pour le Bulgari Swiss Genius et qu’en attendez-vous?

Mon ambition personnelle est très grande, je crois beaucoup à ce projet. Je souhaite parvenir à identifier des talents et les suivre au fil des ans et de leur développement.

Pour de plus amples informations : Swiss Genius 2022