Investir dans la qualité et l’excellence seront les maîtres-mots de cette année. Quant aux perspectives, elles sont au ralentissement économique, à la poursuite de la désinflation et à l'assouplissement graduel des politiques monétaires qui ont démarré en Suisse. L'économie américaine reste forte, mais des défis émergent, notamment sur le marché du travail. La confiance des entreprises s'améliore modestement dans la zone euro et en Chine. La désinflation persiste en Europe, tandis que les États-Unis font face à des pressions inflationnistes. La Réserve fédérale n'a pas encore abaissé les taux d'intérêt, tandis que la Banque centrale européenne envisage des baisses de taux dès juin. La crise énergétique s'est atténuée, réduisant les préoccupations concernant l'inflation importée. Par ailleurs, les marges de manœuvre budgétaires sont limitées par les niveaux élevés des dettes publiques. Les gouvernements doivent arbitrer entre la réduction du déficit et le maintien des politiques de stabilisation.
Heureusement, pour le secteur du luxe, la situation est plus positive et d'intéressantes opportunités d'investissement sont à saisir. Au premier trimestre de 2024, il a enregistré une croissance organique de 2%, avec des perspectives de croissance modérée pour l'ensemble de l'année. EssilorLuxottica a maintenu une croissance de plus de 5% malgré les effets négatifs des taux de change. Aussi, LVMH, leader mondial du secteur, a vu sa croissance organique ralentir à +3%, avec des ventes rapportées de 20,7 milliards d'euros. Le groupe a relevé une croissance particulièrement forte de 10% des dépenses des clients chinois au cours du trimestre, tandis que les dépenses des clients américains, européens et japonais ont connu une tendance négative légèrement plus marquée. Cette dynamique illustre l'importance croissante de la Chine pour le secteur du luxe.
Pour les prochains trimestres, les perspectives restent prudentes mais encourageantes. Pour 2024, une croissance modérée est prévue, avec une augmentation attendue de 6% pour l'ensemble du secteur du luxe. Pour LVMH, les prévisions optimistes de croissance organique pour le reste de l'année - avec une prévision de +4% au deuxième trimestre, +8% au troisième trimestre et +10% au quatrième trimestre - indiquent ainsi une confiance dans la reprise progressive du secteur. Investir dans le luxe reste donc attrayant malgré les défis actuels et les marques continuent de démontrer leur résilience et leur capacité à maintenir des marges solides.
Parmi les entreprises du secteur du luxe, certaines se démarquent par leurs performances financières. L'action LVMH a enregistré une performance de +10% au premier trimestre 2024, dépassant largement la moyenne du secteur du luxe. Ceci témoigne de la solidité du groupe et de la confiance des investisseurs dans sa capacité à surmonter les défis actuels. De même, EssilorLuxottica, en tant que leader mondial de la lunetterie, offre des perspectives de croissance prometteuses malgré les défis du marché des montres suisses. Pour Richemont, les résultats financiers prévus jusqu'en mars 2024 s'accompagnent d'une réduction de croissance au quatrième trimestre et d'une pression continue sur les marges au second semestre. Malgré des prévisions prudentes et une légère révision à la baisse de l'EBIT sur plusieurs années, la joaillerie reste un point fort, notamment en Chine, ce qui soutient la confiance relative du groupe.
Le secteur du luxe a récemment connu une forte dévalorisation en raison des inquiétudes concernant la Chine et les taux de croissance futurs. Toutefois, la reprise attendue de l’économie chinoise devrait stimuler la demande pour les produits de luxe. Ces raisons expliquent que les révisions des bénéfices par action pour l'exercice 2024 soient positives, grâce à de solides données sous-jacentes en janvier et février, ce qui devrait profiter aux sociétés les plus haut de gamme.
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