ReLuxury, le premier salon consacré au luxe de seconde main ouvre à Genève
Du 4 au 7 novembre 2022 à Genève (hôtel Président Wilson), la première édition du salon ReLuxury consacré au luxe de seconde main ouvre ses portes au public. Les amateurs de montres, de bijoux, de mode et de maroquinerie d’occasion pourront acheter, vendre ou faire réparer leurs objets. Organisé en marge des ventes aux enchères et du salon GemGenève, ReLuxury vise à capitaliser sur le marché porteur de la seconde main et du vintage.
Fabienne Lupo, ancienne PDG de la Fondation de la Haute Horlogerie et aujourd’hui directrice générale et fondatrice de ReLuxury a imaginé ce salon d’un nouveau genre, pour être profilé dans la tendance du marché de l'occasion en pleine croissance. Selon l’étude Luxury Outlook 2022, réalisée par BCG x Comité Colbert, le secteur a progressé deux fois plus vite que la première main et aurait rapporté environ 33 milliards d'euros en 2021. Il devrait dépasser les 50 milliards d'euros en 2025. La plateforme mondiale de revente d’objets eBay, partenaire fondateur du salon sera présente sur place. «eBay a vraiment cru très tôt en ReLuxury, explique Fabienne Lupo. La plateforme souhaitait investir davantage dans le secteur du luxe, une image liée à cette industrie qui lui fait encore défaut en Europe, alors qu’aux Etats-Unis, des voitures valant plusieurs millions sont achetées sur eBay. La plateforme lie désormais l’achat de montres de plus de 2000 dollars à un certificat de garantie. Elle s’est passablement structurée à l’interne pour être en ligne avec les exigences du secteur. La raison d’être de ReLuxury est aussi d’expliquer les garanties et de rassurer les clients sur la traçabilité des biens, car il faut le rappeler, la vente de seconde main est principalement active sur le digital. Il était donc important d’organiser un salon physique pour permettre aux visiteurs de voir et de toucher les objets de luxe.»
La raison d’être de ReLuxury est aussi d’expliquer les garanties et de rassurer les clients sur la traçabilité des biens
Fabienne Lupo, directrice générale et fondatrice de ReLuxury
Le salon, dont l’enveloppe budgétaire allouée à son organisation a été estimée à moins d’un million de francs selon Fabienne Lupo, est majoritairement financé par les partenaires et les exposants (30 exposants). ReLuxury permet aux visiteurs d’essayer et d’acheter des produits à des prix fixes. Les amateurs pourront également venir avec leurs pièces de collection (montres, bijoux, sacs à main) afin de les faire évaluer auprès d’experts présents sur ReLuxury, et même les vendre, si intérêt.
Un nombre de marques d’horlogerie et de joaillerie ne savent pas encore clairement comment gérer le secteur de la seconde main
Fabienne Lupo, directrice générale et fondatrice de ReLuxury
Fabienne Lupo explique: «Mon idée première était d’organiser ReLuxury avec toutes les marques d’horlogerie et de joaillerie, car c’est bien sûr celles que je connais le mieux. Je les ai toutes contactées, y compris celles appartenant au groupe Richemont. Mais je me suis rendue compte que pour nombre d’entre elles, elles ne savent pas encore clairement comment gérer le secteur de la seconde main, en direct ou avec un partenaire. Toutes ont trouvé l’idée très séduisante, mais un peu prématurée. D’autres, à l’image de Richard Mille ont tout de suite accepté, car elle possède un réseau de distribution «Certified Pre-Owned». La marque ne vendra rien, mais exposera quelques modèles rares à l’image de la RM 002 Manual Winding Tourbillon.» Autre partenaire du salon, la plateforme de revente de montres Watchbox sera présente avec un espace dédié et proposera des modèles rares, dont une F.P. Journe Chronomètre à Résonnance et une montre De Bethune DB1 Monopusher Chronograph.
Pourrait-on voir un jour ReLuxury s’affilier à un salon comme Watches & Wonders, rendez-vous mondial de l’horlogerie? Fabienne Lupo répond : «Non, c’est un autre Momentum. L’idée n’est pas de mettre la première main et la deuxième main l’une à côté de l’autre. De plus, les marques doivent d’abord investir ce business, et ce n’est pas encore clairement structuré. Mais ce qui est intéressant de comprendre, c’est que Porsche fait par exemple 30% de son chiffre d’affaires avec la section Porsche Classic. De la même façon, les marques de joaillerie le font déjà, à l’image de Cartier et de van Cleef & Arpels qui intègrent une collection héritage.»
ReLuxury accueillera également le secteur de la mode, hautement concerné par la seconde main. Des opérateurs suisses comme Closet Genève ou Julia’s dressing viendront avec de très belles pièces Valentino, Pucci, Chanel, YSL et des accessoires mode.
ReLuxury vise une fréquentation de 4000 personnes. «J’aimerais idéalement enregistrer un millier de visiteur par jour, explique Fabienne Lupo. J’espère également exporter ReLuxury dans le monde, à Londres, Paris, Dubaï, entre autres, avec des projets déjà en cours d’étude, dans une approche B2C, pour sensibiliser les clients à l’économie circulaire.»
Une programmation didactique sera également proposée pendant les quatre jours du salon, avec des discussions autour de la durabilité, du recyclage et des problématiques environnementales et éthiques, ainsi que la projection de deux films documentaires: le film Slay de Rebecca Capelli et le film Sur le Front d’Hugo Clément.
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