Ostensibles ou visionnaires, quelles intentions pour les fondations d’art?
L’inauguration de la Fondation Luma de la Suissesse Maja Hoffmann à Arles, le 26 juin dernier, a fait couler autant d’encre que le renouveau de la Bourse de Commerce de Paris par le milliardaire et collectionneur d’art François Pinault, quelques jours plus tôt. Décryptage.
Il y avait foule à Arles fin juin pour l’inauguration de la tour de l’Américain Frank Gehry. Tout ce que le monde culturel comptait de galeristes, de collectionneurs, de curateurs et d’artistes se pressait autour de la reine du jour, Maja Hoffmann, 65 ans, collectionneuse et mécène helvétique. Sa fortune colossale, elle l’a héritée des laboratoires pharmaceutiques Hoffmann-La Roche créés par son arrière-grand-père en 1896. Il lui aura fallu plus de 200 millions d’euros pour réaliser son rêve et des années de travaux pharaoniques. Cette Arlésienne de cœur dès l’enfance doit à son père ses attaches camarguaises, lui-même grand défenseur de la biodiversité de la région (il a doté la Camargue de la Tour du Valat, un centre de recherche sur les zones humides de Méditerranée en 1954). Mais aussi son amour pour l’art, puisque Luc Hoffmann a été à l’origine de la fondation Vincent van Gogh à Arles.
Des signatures architecturales toujours plus visibles
Alors, pourquoi diable avoir voulu implanter une tour de 56 mètres de haut et huit étages composés de 11 000 panneaux d’acier réfléchissant la lumière, dans un lieu aussi horizontal que les plaines environnantes? Doit-on alors se rappeler ce que le starchitecte Jean Nouvel déclarait il y a quelques années: «On se retrouve avec des bâtiments très hétérogènes, des sortes de collages, de mêmes façades miroirs sur toute la planète»
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