Mike Goar, directeur opérationnel de Vail Resorts Suisse: «L’Europe et ses 190 millions de skieurs sont la cible logique de notre expansion»

Fondée en 1962 et cotée à la bourse de New York, Vail Resorts est la première entreprise de stations de montagne au monde et l'un des leaders du tourisme de luxe axé sur des destinations iconiques. La première station créée, Vail, dans le Colorado, est ainsi devenue l'emblème du groupe. En 1980, une deuxième destination, Beever Creek, est rachetée, puis rien ne vient compléter l’ensemble jusqu'au milieu des années 1990, lorsque le groupe acquiert deux grandes stations dans le Colorado, Keystone et Breckenridge. Depuis les années 2000, Vail Resorts a connu une croissance exponentielle. Aujourd'hui, l'entreprise possède 42 stations de montagne en Amérique du Nord, en Australie et en Suisse, ainsi que des partenariats avec des domaines qui acceptent le ski Epic Pass, principalement en Europe et au Japon. Vail Resorts compte 55 000 employés dans le monde, vend 2,5 millions de produits Epic Pass par an et totalisait 2,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023.

En Suisse, Mike Goar dirige toutes les activités de Vail Resorts en qualité de Chief Operating Officer Switzerland. Le groupe est devenu propriétaire des stations de ski suisses Andermatt-Sedrun en 2022 et Crans-Montana l'été dernier. Avant de rejoindre la Suisse, Mike Goar était le directeur des opérations de Park City dans l'Utah, la plus grande station de sport d’hiver des États-Unis. Passionné de ski, il travaille pour l'entreprise depuis 2011. Il évoque pour Luxury Tribune la vision et les perspectives de l'entreprise.

Quelles sont les stratégies du groupe?

Notre stratégie est de continuer à développer le réseau. À l'heure actuelle, aux États-Unis et en Amérique du Nord, il n'y a que très peu de stations qui ne font pas partie d'un programme d'abonnement ou qui n'appartiennent pas à un groupe possédant plusieurs stations. D’ailleurs, peu de domaines sont en vente aux États-Unis à l'heure actuelle. La situation est probablement similaire en Europe; c'est pourquoi cela prend du temps, mais la stratégie est de continuer à étendre le réseau de destinations sur les deux continents. Quant à l'Europe, l'objectif est de disposer d'un nombre suffisant de stations pour y créer un réseau.

Quel modèle aux États-Unis souhaitez-vous reproduire?

Il est essentiel de comprendre les différences. Il ne s'agit pas pour nous de dupliquer ou de transférer notre activité de l'Amérique du Nord vers l'Europe, mais de créer un forfait de ski Epic, qui représente un excellent rapport qualité-prix pour l'accès à plusieurs stations. Le même modèle d'entreprise doit tenir compte de ce qui est primordial et fondamental pour nous: offrir des expériences inoubliables.

Nous investissons massivement dans nos stations - 250 millions pour l'année à venir - dans les remontées mécaniques, l'enneigement, la gastronomie et la technologie. Notre objectif est d'améliorer l'expérience client. Il existe cependant quelques différences. En Amérique du Nord, nous intégrons davantage d'autres activités - par exemple, une école de ski. En effet, chaque station n’en compte qu’une, et elle appartient à la société propriétaire du domaine. En Europe, au contraire, il y a plusieurs écoles et propriétaires. Nous n'avons pas l'intention de changer cela. La gastronomie est un autre exemple. Aux États-Unis, nous possédons et exploitons généralement tous les restaurants. C'est différent en Europe, et nous ne souhaitons pas modifier cet état de fait.