Matthieu Humair, CEO de la Watches and Wonders Geneva Foundation: «L’édition 2024 est celle de l’optimisation»

Le 9 avril prochain, l’édition 2024 de Watches and Wonders Geneva s’ouvrira officiellement sous des auspices que les professionnels espèrent plus flamboyants que les ternes reflets des dernières statistiques d’exportations horlogères suisses, en baisse de 3,8% en février dernier. Pendant sept jours, tout sera fait pour que détaillants et clients finaux venus du monde entier soient séduits par les innovations horlogères tout juste sorties des ateliers des 54 marques exposantes. Huit de plus pour le salon aujourd’hui redevenu incontournable, après les traumas pandémiques qui auguraient la fin des foires en physique. Matthieu Humair, CEO de la Watches and Wonders Geneva Foundation, affiche d’ailleurs un large sourire, confiant que la bonne tenue de l’édition 2023, qui s’était révélée en osmose avec un public conquis, se répète. D’autant qu’il y a encore de la place pour accueillir de futures grandes marques dans la Halle 1 de Palexpo. De 25 m² pour le plus petit périmètre, au 3000 m² pour le plus grand espace actuellement occupé par une marque, Watches and Wonders veut encore grandir. Rencontre. 

Comment vous sentez-vous à quelques jours de l’ouverture?

Je ne me suis jamais senti aussi serein. Cette édition est celle de l’optimisation. Nous avons travaillé sur tous les aspects de l’hospitalité, avec une meilleure expérience adaptée à chaque type de visiteurs. Des visites guidées profilées sur différents parcours ont été créées pour le public et une magnifique exposition a été montée. Nous avons agrandi l’espace presse, ouvert une halle pour accueillir les huit nouvelles marques, avec notamment Bremont, Norqain, Eberhart, Raymond Weil, Nomos, sans oublier la mise au point d’une meilleure gestion des flux pour éviter les attentes, avec une deuxième entrée. De plus, depuis cette année, la coordination des rendez-vous des détaillants est centralisée chez nous, ce qui permet une optimisation des coûts. Sur ce point, la fréquentation est en hausse, puisque nous avons noté une augmentation des prises de rendez-vous, ces derniers passant de 8000 en 2023 à 10 000 sur la semaine, cette année. Notre limite opérationnelle reste large, puisque nous pouvons encore ouvrir une nouvelle halle, si besoin, en fonction de nouveaux exposants.

Justement, avez-vous intensifié vos contacts avec les marques qui n’exposent pas?

Nous discutons avec les marques qui ont quitté le SIHH, comme celles qui n’ont jamais exposé à Watches and Wonders Geneva. L’orientation B to C (Business to consumer) du salon – cette ouverture au public qui n’existait pas avant –, peut les attirer. Le fait que nous soyons également tournés vers le client final est aussi très attirant. Les discussions se font, nous échangeons avec tous.

En 2023, le président de la Watches and Wonders Geneva Foundation Jean-Frédéric Dufour et vous-même vous étiez exprimés sur l’espoir de voir le groupe Swatch intégrer le salon. Qu’en est-il?

Identique à l’année dernière, il n’y a pas de décision prise.

Qu’est-ce qui coince?

C’est une bonne question. De notre côté, nous mettons tout en œuvre, entre le B to B (Business to business) et le B to C, pour que ce programme permette à chaque marque de s’y retrouver et de faire des affaires. Les premiers quatre jours, nous accueillons 1500 journalistes, 6000 détaillants, ainsi que les clients finaux, puis, les trois derniers jours sont consacrés au grand public, avec une expérience nettement augmentée. Watches and Wonders Geneva est devenu un sommet horloger mondial incontournable.

Est-ce que les coûts pour y exposer restent un frein?