«Les secteurs non-essentiels profiteront du métavers»
By Bettina Bush Mignanego03 mai 2022
Le besoin de dématérialisation avance à grand pas et les récentes activations du secteur du luxe dans le métavers en sont une illustration. Le sociologue canadien spécialiste de l’intelligence connective Derrick de Kerckhove en donne quelques clés de compréhension.
Très attendue, la première Metaverse Fashion Week sur Decentraland fin mars a réussi à attirer bon nombre de marques de luxe, de Dolce&Gabbana à Hugo Boss, de Giuseppe Zanotti à Hogan ou encore Tommy Hilfiger, Etro et Philippe Plein. Cette dernière a d’ailleurs investi près d’un million et demi de dollars pour l’achat d’un espace sur Decentraland afin d’y proposer une mini-collection de vêtements et d'accessoires virtuels. L'espace baptisé Plein Plaza se compose de boutiques, d’un musée, d’un hôtel et de maisons de luxe. La marque italienne Etro a, pour sa part, investi dans un premier pop-up store, comblant ainsi le fossé entre le podium virtuel et le site web de la marque. La maison italienne Hogan, créée en 1986 par Diego della Valle a organisé une after party avec le DJ français Bob Sinclar. Alors que la marque Gucci créait avec son directeur artistique Alessandro Michele un projet intitulé "10KFT Gucci Grail", dans lequel l'avatar du designer voyage dans le métavers et se retrouve dans la mégapole virtuelle baptisée New Tokyo, dans l'atelier de l'artisan numérique Wagmi-san. Le but? Y créer des tenues personnalisées, un concept très cher au luxe.
Des initiatives qui montrent clairement que le monde du luxe est déjà entré de plein pied dans le métavers, un marché aux prévisions de croissance importantes, et qui, pour le seul secteur du luxe, pourrait se chiffrer à 50 milliards de dollars selon Morgan Stanley, et représenter environ 10% des biens de luxe d'ici 2030.
Pour comprendre le sens de ce besoin général de dématérialisation, Luxury Tribune a interviewé Derrick de Kerckhove, éminent sociologue, considéré comme l'héritier intellectuel de Marshall McLuhan, également grand théoricien des médias et de l’intelligence connective.
Avec l'entrée du métavers dans nos vies, notre corps devient-il superflu, dépassé? Quels seront les futurs espaces du métavers et quels seront les nôtres?
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Partons d’un fait réel. Regardons comment évoluent les espaces du métavers et comparons-les à nos lieux de vie réelles: il y a deux mois, nous pouvions payer 2 000 euros pour acheter un mètre carré habitable, alors qu’aujourd’hui il peut aller jusqu’à 11 000 euros. Nous sommes passés du prix d'une maison moyenne dans une zone décentralisée d'une ville, à celui de maisons de luxe dans des zones exclusives. Cela signifie qu'il y a une forte demande pour ce transfert du monde réel au monde virtuel. C’est une révolution. Mais elle n’est pas unique dans l'histoire. Dans l'Antiquité, nous avons vécu le passage de la tradition orale à la tradition écrite. Aujourd'hui tout peut se transposer dans le monde virtuel, y compris la pensée. Tout est simplifié, car cette synthèse vient du bas et par les médias.
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