Encore peu connu, le transport maritime par cargo-voilier émerge auprès des acteurs du luxe. Il devient une solution alternative plus écoresponsable et mieux profilée en période de pénurie énergétique.
Trois pourcent des émissions de CO2 mondiales: c’est ce que représente le transport maritime. Ces émissions pourraient probablement doubler ou tripler au cours de la prochaine décennie. Pour les réduire, il est donc urgent d’imaginer un transport maritime plus écocompatible. C’est le pari lancé par différentes sociétés maritimes qui ont misé sur le transport de marchandises effectué par des cargos-voiliers.
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Le monde du luxe, aujourd’hui pionnier dans les solutions innovantes en faveur de l’environnement et toujours plus attentif aux enjeux écologiques des activités commerciales, regarde ce secteur avec attention; plusieurs marques ont déjà franchi le pas.
Les marques de vins et spiritueux haut de gamme franchissent le pas
Dans un communiqué destiné à la presse, le cognac Hennessy, leader mondial dans le secteur des spiritueux, s’est engagé il y a plus d’un an à utiliser des cargos-voiliers, construits par un armateur nantais, Neoline, pour transporter un large pourcentage des bouteilles vers les États-Unis.
Dès 2024, les navires Neoline assureront deux départs par mois sur la route de l’Atlantique Nord en desservant les ports d’Halifax, Baltimore et de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Le constructeur de voiliers haut de gamme Béneteau et le producteur automobile Renault ont déjà signé des lettres d’intérêt pour soutenir l’initiative. D’autres marques de luxe franchissent le pas, surtout dans le domaine des spiritueux.
Martell Mumm Perrier-Jouët, la filiale cognac et champagne prestige du groupe Pernod-Ricard, a annoncé fin juillet sa collaboration avec la société Transoceanic Wind Transport (TOWT). Cette compagnie maritime française créée en 2009 et basée dans le Finistère a programmé les premiers exports de champagnes et cognacs à bord de son voilier-cargo dès l’année prochaine.
TOWT, qui aujourd’hui investit dans la construction de quatre cargos à voiles high-tech, d’une capacité de plus de 1000 tonnes chacun, a aussi été choisi par la maison de champagne Drappier, déjà très connue pour son engagement environnemental. Depuis 2016 ce producteur est en effet devenu le premier domaine en Champagne certifié neutre en carbone, grâce à son investissement dans 2000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques qui garantissent 75% de sa consommation énergétique et qui alimentent sa chaîne de production.
Quand on parle de cargo-voilier, on peut parler de rétro-innovation
Stefan Gallard, directeur marketing de la société bretonne Grain de Sail
On sous-estime souvent l’impact environnemental du transport maritime. En effet, à l’échelle mondiale, les mesures pour contrer la pollution et le lourd bilan carbone de mode de transport ont été prises en 2019 seulement, bien après les accords de Paris de 2016 qui prévoyaient déjà la neutralité carbone de plusieurs secteurs des transports. L’objectif est désormais de baisser de 40% les émissions de CO2 du transport maritime d’ici 2030.
Pour atteindre cet objectif, l’évolution technologique des cargos-voiliers est vue comme une solution phare.
Plusieurs constructeurs navals innovent sur le segment des cargos à voile transocéaniques
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