Au lendemain du Sommet du G20 à Bali, alors que l’île continue d’attirer un flux exponentiel de touristes vers ses pôles balnéaires principaux, de plus en plus d’étrangers sautent le pas et investissent dans des villas de luxe, loin des côtes.
Bali est une destination qui fait rêver. Depuis les années 80, l’île attire un tourisme occidental en mal d’exotisme. D’abord principalement australien, du fait de sa proximité, le tourisme s’est élargi aux visiteurs venant d’Europe et des États-Unis. La ville d’Ubud devient rapidement le haut lieu de la spiritualité et des médecines naturelles. Une identité qui prend ses racines dans le nom même de la cité verdoyante qui signifie «médecins». La ville a donc la réputation de soigner les corps comme les cœurs. Un atout supplémentaire pour l’Indonésie, qui génère aujourd’hui 10% des recettes touristiques totales d’Asie du Sud-Est. Alors que Bali a vu son tourisme augmenter de 1000% en un mois à la suite des levées totales des restrictions en mars 2022, le pays s’attend à accueillir 7,4 millions de visiteurs en 2023.
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La campagne de soft power «Indonesia Spice Up the world», dans laquelle le gouvernement a récemment investi 2 milliards de dollars, a tout pour baliser le terrain de potentiels investisseurs en quête d’opportunités fructueuses, par l’ouverture d’au moins 4000 restaurants indonésiens à travers le monde. Une stratégie qui prend exemple sur le succès de la campagne de soft power sud-coréenne lancée il y a une dizaine d’années, qui vise à accroître l’attractivité de la nation par l’omniprésence de sa culture dans des pays occidentaux ciblés. L’ouverture en masse de restaurants en Europe et aux États-Unis, la promotion massive de sa K-pop ou encore l’investissement colossal sur la série Netflix Squid Game a eu un impact significatif sur le tourisme coréen et son économie. L’Indonésie espère à son tour des retombées tout aussi profitables de sa campagne sur le long terme.
De «digital nomade» à investisseur
C’est pourtant un tout autre type d’investisseur qui émerge à présent. Des villes comme Canggu ou Seminiak attirent depuis quelques années une communauté de milléniaux travaillant en ligne, venue s’installer pour du semi-long terme. Les multiples cafés de coworking à deux pas de la mer, couplés aux loyers abordables de villas avec piscine vantant la rapidité de leur fibre optique, font de Bali une base confortable pour ces profils. Un visa conçu pour les nomades digitaux certifiant d’un revenu offshore aura su achever de convaincre les plus hésitants. Un revenu minimal étant exigé pour pouvoir l’obtenir, Bali s’assure ainsi de n’attirer que des indépendants suffisamment aisés pour que le programme bénéficie à l’économie de l’île. Ce n’est donc pas une coïncidence si ces mêmes personnes, une fois séduites par la qualité de vie sur place et son bas coût, considèrent assez spontanément l’achat d’une villa. Des villas design à dessein locatif qui depuis quelques années, attirent les investisseurs loin des côtes.
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