L’Art de vivre à la française résistera-t-il à la pandémie?
By Béatrice Peyrani22 avril 2021
Dans un discours destiné à soutenir les professionnels de l’hôtellerie-restauration, le Président Macron désigna la Covid 19 comme l’ennemi public numéro du fameux «Art de vivre à la française» tant mis en avant pendant la pandémie…Un concept à la géométrie très variable. Décryptage.
EUR 990 M
Le chiffre d'affaires 2019 de l'industrie des arts de la table en France
EUR 70 Mrd
Le chiffre d'affaires 2019 de l'hôtellerie-restauration en France
11 000
Le nombre de salariés travaillant dans les arts de la table en France
Selon le pouvoir d’achat et la tradition familiale, l’Art de vivre rime pour certains avec repas gastronomique accompagné d’un grand cru servi dans un verre Lalique, sur une nappe Dior, avec des couverts vintage Hermès et terminé par un Cognac en digestif. Pour d’autres, cette vision reste du domaine de l’inatteignable et définiront plutôt l’Art de vivre français comme un bon verre de rouge, pris entre amis sur le zinc du café du coin et bien loin des Champs- Élysées, fréquentés à 70% par les étrangers.
Mais en cette année «deux» de Covid 19, la pandémie a réglé le débat: palaces, restaurants et cafés sont restés fermés depuis des mois et les magasins de luxe dits « non essentiels », n’ont souvent guère été mieux lotis …Dès lors, quand la crise sanitaire sera endiguée, quid de ce fameux Art de vivre français? Va-t-il continuer à décliner dans son pays d’origine? Ou, au contraire, la masse des frustrations accumulées, mais aussi des économies forcées des derniers mois (la Banque de France évalue ce pactole à 200 milliards d’euros!) leur redonneront-elles le goût de renouer avec leurs traditions?
Les rachats se multiplient
Commençons par la Gastronomie. En Europe, la France en a été le berceau (l’Unesco l’ayant même inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité). Mais l’Hexagone n’en est plus vraiment le premier moteur mondial. Tokyo (en attendant Shanghai) compte plus de restaurants Trois Étoiles Michelin que Paris. Quant aux grands chefs français, nombreux sont ceux, à l’instar d’Alexandre Bourdas à Honfleur, qui ont déjà basculé dans l’économie du bistrot, permettant de se démarquer des chaînes grand public par un ratio qualité-prix supérieur, et préférant investir dans les rues à fort passage plutôt que dans des hôtels particuliers prestigieux.
Pour continuer à lire cet article, abonnez-vous maintenant
CHF 10.- par mois / CHF 99.- par année
- Accès illimité à tous les contenus payants
- Des analyses approfondies sur l'industrie du luxe que vous ne trouverez nulle part ailleurs.
- Des études et rapports sur les principaux défis à venir ainsi que leur décryptage.
- Des articles académiques élaborés par des professeurs et des doctorants membres du Swiss Center for Luxury Research, ainsi qu’un certain nombre d’universités à l’étranger.
- Des événements réservés aux membres pour enrichir vos connaissances et votre réseau.
Partager l'article
Continuez votre lecture
«La parfumerie est en pleine ébullition»
Trente-cinq milliards de dollars, c’est la valeur actuelle du marché mondial du parfum. Les prévisions s’attendent à un doublement de ce marché dans les années à venir dont les marques françaises sont les premiers acteurs.
«Le luxe français s’est imposé grâce à l’espionnage industriel»
Après plus de dix ans d’enquête, la journaliste parisienne Laurence Picot publie «Les Secrets du Luxe». Un ouvrage passionnant qui nous emmène aux origines du luxe français. Avec sa galerie de personnages hauts en couleur, ses secrets inavouables et ses coups de génie. Entretien.
S'inscrire
Newsletter
Soyez prévenu·e des dernières publications et analyses.