Lancôme inaugure son parc horticole de quatre hectares

La rose et ses secrets : la marque de cosmétique de luxe Lancôme se veut l’ambassadrice du savoir-faire lié à cette fleur mythique, et a inauguré un domaine horticole de quatre hectares à Grasse racheté il y a deux ans. La ville emblématique de la parfumerie française est un lieu privilégié par la nature pour la culture des fleurs rares. Lancôme, poussé par l’engouement du marché chinois qui en a fait une marque leader, dépasse depuis trois ans un chiffre d’affaires de trois milliards d’euros et s’investit de plus en plus dans des initiatives visant à protéger le savoir-faire artisanal dans le monde de la parfumerie et une production durable.

Dans le « Domaine de la Rose » on cultive la rose centifolia, connue aussi sous le nom de « rose de mai », essence à la base de parfums mythiques. Le lieu ouvrira ses portes à partir de 2023, afin que le public puisse découvrir les techniques d’excellence des artisans parfumeurs et les propriétés secrètes de la rose de mai, chère aux nez de la parfumerie internationale. Les quelques tonnes produites dans le domaine ne seront toutefois pas suffisantes pour couvrir les besoins de Lancôme, qui limitera l’utilisation des fleurs récoltées à Grasse à une édition limitée « Domaine de la Rose » de « La vie est belle », une des fragrances les plus célèbres de la marque.

La ville de Grasse se lie toujours plus étroitement aux maisons de luxe pour mettre en valeur son héritage culturel lié à la parfumerie et pour soutenir une démarche de protection de l’environnement avec le support de ces grandes marques. La production de Lancôme y est certifiée par l'Union Européenne en tant qu'agriculture biologique dans le cadre de la certification ECOCERT: ni produit chimiques, ni produits de synthèses n’y sont utilisés. Il y a trois ans, la ville des Alpes Maritimes a consacré 70 hectares de terrain aux alentours du centre pour relancer la production des plantes et des fleurs à parfum. La production de la rose de mai qui ne cessait de chuter dans la première décennie des années 2000 est remontée grâce à une politique avisée de conservation et dépasse aujourd’hui les 80 tonnes annuelles.

Parallèlement à Lancôme, Christian Dior, Louis Vuitton et Chanel ont aussi augmenté leurs investissements dans les productions locales de plantes à parfum. Dans le bassin grassois, la récolte de cette fleur qui peut produire des senteurs très riches mais qui reste très fragile, se fait à la main, à peine la fleur éclose. Grasse et son savoir-faire lié au monde des fragrances est classée au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.