La famille Della Valle ne parvient pas à atteindre le seuil de 90% pour le rachat de Tod’s

Tout a commencé au début du mois d'août 2022, lorsque la famille Della Valle fondatrice de Tod’s décidait de racheter 25,5% des actions détenues par des actionnaires minoritaires pour un montant de 338 millions d’euros, dans le but d’en détenir 90% des parts et de la retirer du marché boursier. Une opération qui aurait permis de repositionner la marque dans le haut de gamme du marché du luxe et relancer Tod's en gérant séparément ses diverses marques (Tod’s, Fay, Hogan et Roger Vivier), pour se concentrer sur les plus rentables, à savoir Tod’s et Roger Vivier. Cette opération aurait également valorisé l'entreprise à 1,3 milliard d'euros. A noter que les 10% détenus par le groupe LVMH seraient resté inchangés.

Cependant, la semaine dernière, une note de la Borsa Italiana a précisé que la famille fondatrice n'a pas réussi à atteindre le seuil de propriété de 90 % nécessaire pour procéder à une proposition de retrait de la cote. Selon les informations de l’agence Reuters, la famille qui détenait 64,5 % du fabricant de chaussures de luxe devait obtenir l'acceptation de 5'144'373 actions pour que l'opération puisse être réalisée. Mais le dernier jour de l'offre, seules 4'134'358 des actions Tod’s avaient été réunies, ne permettant pas à la famille de prendre le contrôle. En conséquence, les actions offertes devront être restituées à leurs propriétaires, selon une déclaration de la famille Della Valle.

Suite à cette tentative ratée, l'action Tod's a chuté de 21% pour revenir à son niveau d'avant le lancement de l'offre début août à 31 euros. Le président et fondateur Diego Della Valle et son frère Andrea avaient initialement proposé de racheter les actions Tod's à 40 euros par action, par le biais de la société DeVa Finance, précisant qu'ils pourraient retirer Tod's de la cote en le fusionnant avec DeVa Finance dans les six mois suivant la clôture du rachat.

Cette option a été toutefois considérée comme moins favorable, car elle pourrait amener les actionnaires à contrer le fait de détenir des actions dans une société qui n'est plus cotée en bourse, et à exercer leur droit de retrait à un prix inférieur à celui offert lors du rachat.

Même si la famille n'a pas précisé dans sa dernière déclaration si la fusion de Tod's avec DeVa Finance était toujours son intention, elle a annoncé que l'objectif final n'avait pas changé. «À partir de demain, nous travaillerons tous pour réaliser, dans les délais nécessaires, un projet qui, nous l'espérons, sera couronné de succès», a déclaré la famille. Aujourd'hui, l'action Tod's reste à un niveau bas, aux alentours de 31 euros.