Kering réduirait sa dette avec une nouvelle entité immobilière

Pour permettre une diminution de ce montant, la société envisage aujourd’hui, selon un article du quotidien financier italien Sole24 Ore, de créer une nouvelle société pour héberger une partie des actifs immobiliers appartenant au groupe de luxe, quantifiés autour de 4 milliards d’euros. Sur ce point d’ailleurs, Kering vient de finaliser l’achat à Milan d’un bâtiment historique de 5000 mètres carrés, situé dans la prestigieuse rue Montenapoleone. Ce seul achat a constitué une dépense de 1,3 milliards d’euros.

Transférer les actifs dans une nouvelle société permettrait à Kering de tenter des stratégies de valorisation, à l’exemple d’une possible entrée en Bourse de cette entité parallèle ou de faire rentrer des investisseurs externes. Une partie de la dette du groupe pèserait ainsi sur cette nouvelle société, permettant à la fois de réduire l’impact de l’endettement sur le bilan de l’entreprise et de baisser la pression sur la trésorerie, de manière à pouvoir libérer de nouveaux fonds destinés au développement des maisons du groupe. Cette nouvelle entité aurait également comme objectif celui de rentabiliser les achats immobiliers, de gérer les contrats locatifs ou les rénovations.

En 2024, les résultats du groupe de luxe ont dû être revus à la baisse, les prévisions tablant sur un résultat opérationnel de 2,5 milliards d’euros, contre 4,75 milliards d’euros en 2023. Si cela se confirme, ce serait le résultat le plus bas de ces huit dernières années.

La stabilité du secteur immobilier pourrait ainsi partiellement compenser la volatilité du secteur du luxe, sérieusement mis à l’épreuve ces derniers mois. Il faut reconnaître que la dette de Kering dérive en partie d’importantes acquisitions finalisées pendant le dernier exercice: on peut par exemple citer le rachat de 30% des parts de Valentino, ce qui a représenté une transaction de 1,7 milliards. La constitution de la nouvelle société devrait être officialisée vers la moitié de l’année prochaine. Parmi les immeubles concernés par l’opération, on retrouve plusieurs bâtiments prestigieux situés à Milan, New York et Paris dont un bâtiment situé rue Saint-Honoré, acquis pour 640 millions d’euros, qui devrait accueillir le nouveau mégastore Gucci.