IWC Schaffhausen : Gisele Bündchen nommée conseillère en projets environnementaux et communautaires

Doubler la part des femmes aux postes de direction, éliminer progressivement l’achat de produits en bois non certifiés FSC ou encore doubler les heures annuelles de bénévolat d’entreprise sont certains des nombreux objectifs inscrits dans le rapport que la marque IWC veut atteindre d’ici à la fin de l’année 2022. L’engagement éthique, durable et social d’IWC Schaffhausen avait déjà été salué par un rapport indépendant émanant de l’organisation non gouvernementale WWF en 2018. Chris Grainger-Herr, CEO de la marque depuis cinq, ans veut aller plus loin. Désormais planifié sur une base annuelle, le IWC sustainability report permettra de mieux suivre les avancées en développement durable de la marque. Franziska Gsell, la présidente du Sustainability committee, s’applique depuis sept ans à mettre en œuvre les actions environnementales. Plusieurs mesures sont déjà actées et incluent la concrétisation d’une stratégie énergétique 100% renouvelable, le développement d’un blueprint pour les événements durables et la certification Great Place to Work®. Dans une interview exclusive, elle revient sur les priorités pour lesquelles la marque continue à travailler.

Quelles sont les avancées principales en termes de durabilité que le dernier rapport détaille et qui vous semblent primordiales?

Je dois dire que travailler à atteindre des objectifs en matière de durabilité est un processus qui ne s’achève jamais. Nous en ajoutons constamment de nouveaux, car l’amélioration de l’état de la planète l’exige. Il en va de même pour nos montres, bien sûr durables par essence, et pour lesquelles nous pouvons constamment innover. Depuis trois ans, nous avons plusieurs réussites à notre actif. Nous pouvons aujourd’hui confirmer que la marque garantit l’approvisionnement en énergie renouvelable sur tous nos sites dans le monde, mais qu’elle a également obtenu pour la deuxième fois la certification Great Place to Work®, grâce au Trust Index qui a mesuré que 86% des employés ont jugé la qualité au travail excellente. Nous avons, par ailleurs, développé un outil qui mesure notre impact selon les événements, et sur cette base, nous développons une stratégie de recyclage de nos installations.

Concernant votre empreinte carbone, où en êtes-vous?

Le groupe Richemont étant en lien avec le Science Based Targets, nous comprenons maintenant où nous devons encore nous améliorer. Nous mesurons et calculons constamment notre empreinte carbone. Bien sûr, nous compensons tout ce qui peut l’être, mais cela n’est pas suffisant. Il vaut mieux réduire ses émissions que payer pour les compenser. Nous sommes en plein processus de reconnaissance des points qui posent des problèmes, sur toute la chaîne de valeurs, dans le but de réduire notre empreinte et d’aider nos fournisseurs à faire de même.

Dans quelle mesure votre politique durable est-elle en ligne avec les critères de l’initiative Watch & Jewellery 2030 cocréée par Cartier et Kering Group?

Oui, nous sommes en ligne. C’est une initiative très importante et je suis ravie qu’elle ait vu le jour. Depuis dix ans, nous sommes à l’avant-garde de la traçabilité de nos composants dans nos montres chez IWC. Mais il est vrai que les enjeux environnementaux actuels sont trop grands pour être atteints seuls, il faut joindre nos forces, pour accélérer. Pour répondre en détail, l’un des trois objectifs de l’initiative concerne la résilience du climat, et sur ce point, notre approvisionnement total en énergies renouvelables y répond, tout comme la mise en œuvre de notre stratégie Green IT. L’objectif de l’initiative concernant la préservation des ressources est également dans nos cordes, entre autres grâce à notre système de récupération circulaire de l’eau. Nous n’utilisons pratiquement que de l’or 100% recyclé et de l’acier à 85% recyclé. Quant au troisième objectif consacré à l’inclusivité, nous avons une charte qui assure le même salaire aux hommes et aux femmes. Donc, oui, nous sommes en ligne avec l’initiative.

Vous annoncez aujourd’hui la nomination du top model et écologiste Gisele Bündchen en tant que conseillère spéciale en matière de durabilité. Comment est née cette idée et faut-il immanquablement mettre du «glamour» dans la communication pour être entendu?

Je vais répondre de manière très personnelle, car c’est sur ce plan que l’histoire a commencé. J’étais en vacances en famille au Costa Rica, il y a quatre ans. Nous étions par hasard dans le même restaurant. Elle nous a entendus parler allemand et la conversation a eu lieu. Bien sûr, je savais qui elle était. Je me suis présentée et la relation s’est installée. C’est vraiment une personne formidable et très inspirante, car elle est authentique dans ses actions en matière de durabilité. J’ai toujours pensé qu’elle pourrait parfaitement représenter la marque IWC. Aujourd’hui, ce souhait devient une réalité. J’aime la manière dont elle utilise son image pour parler de la durabilité depuis vingt ans. Elle a accompli beaucoup de choses, dont ce magnifique documentaire «Kiss the Ground». Elle est ambassadrice de bonne volonté aux Nations Unies pour les programmes environnementaux, et a siégé pendant des années au conseil de direction du Rainforest Alliance. La compter parmi nous pour accroître nos actions auprès des communautés et en matière de biodiversité est un avantage majeur. Elle a beaucoup d’idées. Mettre du glamour n’est pas nécessaire, mais y mettre de la bonne volonté, oui. Le comité se rencontre quatre fois par an. Elle prendra donc part aux discussions.

Chris Grainger-Herr estime que la durabilité force à penser de manière plus intelligente. Donnez-nous quelques exemples.

Nous avons entièrement repensé notre packaging depuis trois ans. En parlant étroitement avec nos clients, nous avons compris que nous pouvions transformer les coffrets souvent encombrants en une pochette de voyage en cuir, pratique et légère. Nous avons réduit leur volume et leur poids de 30%, le plastique de 90%. Nous continuons à l’améliorer. Nous allons lancer un nouveau bracelet de montre MiraTex™ en Mirum, un matériau très intéressant et innovant composé de plantes, de minéraux, de caoutchouc naturel certifié FSC, sans plastique et 100% recyclable.

Vos efforts sont considérables en matière de durabilité. Qu’en est-il de votre engagement dans le milieu automobile et la Formule 1? Pensez-vous à rediriger vos actions en matière de sponsoring vers des activités plus durables?

Je dois dire que notre ambassadeur Lewis Hamilton est un grand acteur du changement en matière d’inclusion dans le milieu automobile. La fondation Ignite Foundation qu’il a créée avec Mercedes-AMG Petronas Formula One Team™ - que nous soutenons chaque année par des dons - accroît la diversité au sein du sport automobile. Chez Mercedes, les efforts sont considérables pour être neutre en carbone d’ici 2030. IWC est une marque reconnue dans sa capacité d’ingénierie, tout comme Mercedes. Nos efforts sont donc dans le progrès technologique, y compris dans ce domaine. Mais je comprends la question, elle est légitime. Nous ne devons pas l’ignorer, c’est d’ailleurs aussi une problématique que nous abordons avec Mercedes AMG Petronas dans nos réunions. Et je peux vous dire que les progrès sont importants.