Frieze Los Angeles 2022 confirme son immense succès commercial

Une foule gigantesque se pressait jeudi 17 février sous la tente installée au Hilton de Beverly Hills. Sur invitation uniquement, ce premier jour réunissait collectionneurs, galeristes, directeurs de musées et célébrités. Avant la fin de la journée, l’euphorie était palpable et bruissait déjà l’information que les grandes galeries avaient vendu toutes les œuvres exposées. Pourtant, la veille encore, le doute était palpable. Le succès allait-il être au rendez-vous après deux ans de quasi-paralysie ?

Mis à part les problématiques de logistique ayant entravé la tenue du programme de sculptures, les autres complications liées à la paralysie de la chaîne d’approvisionnement ont pu être évitées. Christine Messineo, nommée directrice en novembre dernier, croyait en la capacité de Frieze LA à ramener de la normalité dans le monde de l’art. «Quelque chose se passe quand l’art est admiré de manière collective.» Elle voyait juste. Plus de 30 000 visiteurs se sont pressés à Frieze Los Angeles sur les quatre jours d’exposition à laquelle une centaine de galeries et une communauté artistique galvanisée ont participé. Sans doute, le paysage artistique unique qu’offre la ville en plus de son ambiance décontractée y est pour quelque chose: une concentration d’artistes, de collectionneurs et de musées de haut niveau. Soleil et palmiers en plus.

Une foule de grandes galeries situées sur la côte est y débarque d’ailleurs ce printemps. Parmi elles, celle de Sean Kelly qui confirme: «Je crois que c’est le bon moment. L.A. continue à gagner de la masse critique.» De fait, Lisson Gallery, Pace, the Hole et Karma notamment, s’installent et ont fait le buzz à Frieze. Aux côtés des mastodontes locaux que sont Gagosian, Blum & Poe, David Kordansky, Sprüth Magers ou Hauser & Wirth et des mégas galeries internationales comme Thaddaeus Ropac, Almine Rech, White Cube, Emmanuel Perrotin, Massimo De Luca, The Box, tous ont pris le risque de s’engager. Un choix plus que judicieux. «Notre retour à Frieze a été spécial, s’est félicité Xavier Hufkens, parce que nous avons choisi de présenter une nouvelle série de Thomas Houseago, artiste emblématique de Los Angeles. La réponse a été phénoménale, le stand entier s’est vendu le jour des previews.» À noter que chacune des pièces vaut environ 350 000 dollars.

La galerie Thaddaeus Ropac a confirmé des ventes exceptionnelles, dont un Baselitz, pour 1,5 million de dollars et un Rauschenberg de 1998 pour 1,1 million de dollars. Hauser & Wirth a également vendu l’intégralité des œuvres exposées sur son stand aux premières heures –des pièces de Camille Henrot allant jusqu’à 140 000 dollars. Gagosian a immédiatement cédé sa monumentale sculpture de Chris Burden à une grande institution européenne. David Zwirner a vendu des œuvres de Lisa Yuskavage jusqu’à 1,5 million de dollars, ainsi qu’une peinture d’Alice Neel pour 1 million de dollars. La galerie Pace a négocié la vente de sa sculpture de Jeff Koons pour une somme se situant autour de 3 millions de dollars. La liste est longue, mais le constat bref : Frieze Los Angeles 2022 confirme son succès commercial.