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Comment le luxe a-t-il résisté à la panique boursière?

Cristina D’Agostino

By Cristina D’Agostino12 août 2024

Lundi 5 août, les Bourses dévissaient partout dans le monde, inquiètes des résultats décevants des valeurs technologiques américaines et des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis, ainsi que des mauvais signaux de l’économie chinoise. Le luxe n’a pas été épargné.

Le 14 mars dernier, le titre LVMH s’échangeait à 872 euros, contre 624 euros le 5 août et 635 euros ce 12 août (Shutterstock)

La baisse de deux taux d’intérêt en Chine, le 22 juillet dernier avait déjà déclenché une vague d’inquiétude sur la capacité de l’économie chinoise à se redresser. Ce coup de pouce, censé permettre aux ménages et aux entreprises de souscrire à des crédits à meilleurs taux, devait surtout jouer son rôle de soutien à l’activité et donc à la consommation. Ce point, capital dans la confiance, donc dans la croissance du luxe, semble pourtant encore faire défaut. Mais la chute, fin juillet, des grandes valeurs technologiques américaines (Tesla, Alphabet) après des résultats semestriels décevants a terminé de fragiliser les valeurs boursières, y compris celles du luxe. Même le marché des bitcoins est en souffrance: la star des cryptomonnaies perdait plus de 13% lundi dernier pour s’échanger en dessous de la barre des 50 000 dollars. Le marché américain, gagné lui aussi par l’incertitude face à la chute des emplois (la Réserve fédérale américaine annonçait seulement 114 000 emplois créés contre 176 000 attendus) craint désormais à nouveau une récession. Signal qui ne trompe pas, l’indice du cuivre, indicateur mondial de l’économie car il va de pair avec l’état du niveau des industries, est en recul aux Etats-Unis de plus de 20% depuis le mois de mai.

Au Japon, la réaction n’a pas tardé à se faire sentir avec l’annonce de la part de la banque centrale japonaise d’une augmentation de ses taux d'intérêt. Le revers fut brutal: cette annonce a entraîné la chute des actions mondiales, la semaine passée. Qu’en a-t-il été du luxe?

Le secteur a également souffert, même si, depuis une semaine, certains titres retrouvent des couleurs. Le 14 mars dernier, le titre LVMH s’échangeait à 872 euros, contre 624 euros le 5 août et 635 euros ce 12 août, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Le titre Kering s’échangeait à 426 euros le 14 mars, contre 249 euros aujourd’hui. Quant à Compagnie Financière Richemont, le titre s’échangeait à 149 francs suisses le 14 mars, contre 128 francs ce 12 août. Hermès International comptait sur une valeur de 2392 euros l’action le 14 mars, contre 2000 euros aujourd’hui. Le titre passait même en dessous de cette barre fatidique le 5 août dernier, lors de la panique boursière mondiale.

Depuis leur plus haut niveau, en mars 2024, les géants du luxe perdaient donc de leur splendeur. L'horloger suisse Swatch Group a même vu son bénéfice net au premier semestre chuter de -70,5%.

Kering, confronté au ralentissement général du luxe et aux difficultés de sa maison phare Gucci, dont les collections de Sabato de Sarno n’ont pas encore réussi à convaincre, a déjà anticipé une chute de son résultat opérationnel au deuxièmeme semestre 2024, qui devrait probablement encore plonger de 30% après une chute de 42% au premier semestre 2024.

Même s’il est difficile de prévoir ce que sera le futur des marques de luxe dans les six prochains mois – la crise géopolitique au Moyen-Orient étant potentiellement très dangereuse - les analystes considèrent que LVMH et Hermès demeurent des valeurs de qualité sur lesquelles miser.

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