Carton plein pour le cognac

Nuit tombante à Venise sur le Grand Canal, les Riva vernissés glissent doucement entre chien et loup, avec à bord les invités en smokings et robes longues. Direction la Scuola Grande di Santa Maria della Misericordia, une église érigée en 1310, restaurée après avoir été désacralisée. Au rez-de-chaussée, un immense buffet féllinien et des bars qui servent des cocktails à base de cognac Rémy Martin, sidecar ou ginger. Clients, partenaires commerciaux, influenceurs ou médias venus de 22 pays et des quatre coins du monde déambulent dans une opulence chic. Vient l’heure du dîner, présidé à l’étage autour d’une table royale tout en longueur par Marie-Amélie de Leusse, présidente du conseil d’administration de Rémy Cointreau – le groupe français de spiritueux responsable du prestigieux cognac – et Jean-Philippe Hecquet, PDG de Rémy Martin et de Louis XIII. Un repas de trois plats, préparé par les chefs Chiara Pavan et Francesco Brutto du restaurant vénitien Venissa, une étoile Michelin verte pour ses pratiques en matière de développement durable, comportait un certain nombre d’éléments de couleur noire, faisant allusion à la révélation surprise de la carafe Rare Cask en cristal noir de Baccarat.

Rare Cask? Une cuvée d’exception de Louis XIII, le cognac le plus cher du monde, 50 000 euros la carafe et seulement 775 exemplaires. Elle valait bien un lancement mondial, dix ans après celui de Rare Cask 42,6 à Udaipur. Après le dessert, Baptiste Loiseau, le maître de chai de la célèbre maison cognaçaise, est monté sur scène pour dévoiler le Louis XIII Rare Cask 42.1 et a annoncé que tous les invités auraient le privilège de goûter à ce liquide rare et luxueux. «Nous avons choisi Venise, a-t-il expliqué, en raison de sa riche histoire, de son patrimoine unique et de ses trésors artistiques qui demeurent une inspiration pour tous les esprits créatifs.»

C’est la troisième fois seulement de son histoire pluriséculaire que le cognac Louis XIII présentait une cuvée en édition limitée. Les clients intéressés doivent passer par la marque elle-même, car il faut remplir un certain nombre de critères pour être qualifié pour l’achat de Rare Cask 42.1. Un signe des temps. Ce n’est pas la crise pour tout le monde. Si seulement une poignée de carafes parviendront en Suisse ou en France, sans surprise, c’est l’Asie qui sera destinataire du plus grand nombre, avec 20 exemplaires pour Singapore, 20 pour la Malaisie, 100 pour la Chine… Ils figurent parmi les plus importants marchés pour le cognac depuis dix ans en termes de vente directe aux consommateurs. «Nous sommes heureux de pouvoir rassembler tous nos amis à Venise, car ces dernières années ça n’a pas été possible, confie Jean-Philippe Hecquet, le CEO de la marque. Rien n’a changé ici depuis des siècles, et le parallèle est fort avec notre maison des bords de la Charente.» Louis XIII pilier universel et intemporel? «C’est un produit unique, incomparable, qui a toujours cultivé sa différence», assure Deremi Ajidahun, homme d’affaires dans l’horlogerie venu tout droit du Nigeria en famille pour l’occasion, parmi les 120 collectionneurs et amateurs qui ont répondu à l’invitation de la marque qui possède toutes les cuvées d’exception de la maison charentaise. À l’image de son breuvage rare, la maison charentaise a pris son temps pour offrir à ses «amis» des expériences uniques, à la rencontre de l’art, des artisans et de la poésie. «Toute la journée a été conçue comme une exploration, une quête d’excellence et de savoir-faire», raconte Baptiste Loiseau, le maître de chai à l’origine de la nouvelle expression ultime de Louis XIII, rare cask 42.1. «Dans le style de la maison, poursuit Baptiste Loiseau, il concentre le temps, présente des notes de cire, de noix, de fruits confits, de figues, de dattes séchées. Il a des fondations denses, mais aussi une forte intensité de notes florales, exotiques, qui apportent de la douceur, de la délicatesse.» Louis XIII comme les plus belles conquêtes, se mérite!

Dans le même temps, à l’autre bout du monde, des carafes d’exception de la maison de cognac Camus battent des records en salle des ventes. Hennessy a fait faire sa nouvelle carafe par Kim Jones, le designer de Dior et de Fendi et l’un des plus importants créateurs de mode actuels. Celui-ci a revisité l’ADN de la maison charentaise créée en 1765. «Lorsque j’ai vu comment les bouteilles de Hennessy étaient emballées, cela en disait long sur le savoir-faire utilisé pour la réalisation de chacune d’entre elles et sur la façon dont elles étaient manipulées. J’ai été particulièrement intéressé par leur histoire et par le fait que des générations aient ainsi consacré leur temps à améliorer chaque étape du processus», a déclaré Kim Jones. Objectif? S’adresse à de nouvelles cibles de clients, notamment à des femmes à travers une collection exclusive et ultraluxe à 25 000 euros (seulement 200 exemplaires), mais également à un public plus large avec une carafe plus accessible.