«Aux Émirats, les femmes accèdent encore trop peu au secteur privé»
Première femme à avoir accédé à la fonction ministérielle aux Émirats arabes unis, Sheikha Lubna bint Khalid bin Sultan Al Qasimi est une figure incontournable dans la région, depuis vingt ans. Elle s’exprime sur le chemin encore à parcourir en faveur de la parité homme-femme dans son pays. Interview exclusive.
Sheikha Lubna bint Khalid bin Sultan Al Qasimi, ingénieure informatique de formation, membre de la famille régnante de Sharjah, nièce de Sheikh Sultan bin Muhammad Al-Qasimi, est régulièrement classée parmi les femmes les plus puissantes du monde*. Première femme à occuper un poste ministériel aux Émirats arabes unis en 2000 à la coopération internationale, elle a ensuite été nommée ministre de l’Économie et de la Planification, puis ministre de la Tolérance jusqu’en 2017. En marge de la cérémonie de clôture du Pavillon de la Femme et des Cartier Women’s Initiative qui se tenaient conjointement à Dubaï, elle était l’une des prestigieuses oratrices invitées à prendre la parole à Expo Dubai 2020, le 8 mars dernier, journée internationale des droits des femmes. L’occasion de faire le point sur l’égalité au Moyen-Orient et sur les avancées encore à mener.
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Au cours de votre carrière, vous avez pu exercer des fonctions dans le privé et au sein du gouvernement. Dans quel secteur l’évolution du droit des femmes a-t-elle été la plus notable?
C’est au sein de la fonction publique que la parité entre hommes et femmes a le plus rapidement évolué. Aux Émirats arabes unis, il n’y a pas de politique spécifique dédiée à l’accession de la femme à de hautes fonctions, cela a toujours été très ouvert. Bien sûr, le cadre juridique autour de la définition claire des droits des femmes a été établi il y a peu, mais en termes d’égalité salariale et d’accession à des postes dirigeants, le gouvernement y a toujours été attentif. Si vous regardez les entités de chaque département étatique, les femmes occupent jusqu’à 60% des fonctions. En revanche, il y a encore du travail à accomplir dans le secteur privé.
Effectivement, seuls 6% des femmes occupent des fonctions dirigeantes dans le secteur privé à Dubaï…
Je ne dirai pas cela. Je vois des évolutions, notamment dans des fonctions élevées. La raison principale de ce retard est liée à la communauté d’expatriés travaillant pour des sociétés implantées à Dubaï. Les hommes sont encore majoritairement nommés à ces postes. Aujourd’hui, un effort particulier doit être fourni pour donner plus de place aux femmes dans les conseils d’administration, mais c’est un problème mondial.
Quelles observations étaient les vôtres lorsque vous occupiez vos fonctions dans le privé ? De quels événements avez-vous pu être témoin en termes d’inégalité?
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