Record de valorisation pour la F1 en 2024

La valorisation cumulée des dix écuries F1 a atteint des plafonds en 2024, estimée à 231 milliards de dollars, témoignant de la croissance impressionnante et de la popularité de ce sport ces dernières années, notamment grâce à la plateforme Netflix et ses séries documentaires dédiées «Drive to Survive» qui ont cumulé plus de 5 millions de téléspectateurs par saison. Selon les données analysées par la plateforme digitale Sportico, Ferrari arrive en tête du classement avec une valorisation estimée à 4,78 milliards de dollars, suivie de Mercedes (3,94 milliards) et Red Bull Racing (3,5 milliards). Toutes dépassent désormais le milliard de dollars.

Ce n’est donc pas un hasard si le luxe s’intéresse de près à la Formule 1, notamment depuis que le géant mondial LVMH, a annoncé en octobre dernier devenir partenaire mondial des circuits à partir de 2025 pour une durée de 10 ans, dont l’engagement financier est estimé à plus de 150 millions de dollars par an. Ce dernier évince l’actuel chronométreur historique Rolex, qui pourrait très probablement être remplacé par Tag Heuer.  

En termes de revenus, les dix écuries ont chacune généré en 2023 entre 158 millions (Williams) et 680 millions de dollars pour Mercedes, devant Ferrari (619 millions) qui profite d’un bonus supplémentaire de plusieurs dizaines de millions de dollars en raison de sa position historique dans le sport (sur les circuits depuis la création du championnat du monde de F1 en 1950). En revanche, d’autres comme Aston Martin, cinquième au classement et Williams, classée septième, sont déficitaires avec des pertes respectives enregistrées de 27 millions et 100 millions de dollars. McLaren, quatrième au classement, qui accusait une perte de 8 millions de dollars en 2022, enregistre en 2023 un profit de 38 millions de dollars.

Le sponsoring et les trophées remportés sont les deux sources principales de revenus pour les équipes. La plupart d’entre elles ont près d’une vingtaine de sponsors avec des valeurs de contrat annuelles pouvant aller de 1 million de dollars à plus de 600 millions de dollars par an. Parmi eux, on retrouve l’entreprise Oracle chez Red Bull, qui a renouvelé son contrat en 2022 pour 500 millions de dollars pour cinq saisons, ou encore Petronas et IWC Schaffhausen chez Mercedes. La maison horlogère suisse a d’ailleurs annoncé cet été son partenariat avec le film «F1», très attendu, produit par Apple TV+ et prévu pour une sortie mondiale le 25 juin 2025, dont l’acteur principal n’est autre que Brad Pitt.

Le groupe médiatique américain Liberty Media, plus grand empire du sport au monde et propriétaire de la F1 depuis 2017, réalisait 3,22 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2023 pour cette activité seulement. Des revenus générés principalement par la promotion des courses (29,3%), les droits médiatiques (32,2%) et les frais de sponsoring (18%) – dont 38% ont été partagés entre les dix équipes de F1 pour un total de 1,22 milliard de dollars en 2023, contre 1,16 milliard l’année précédente, rapportent Sportico et le média belge L’Écho.

Cette distribution est organisée selon les «accords Concorde» qui régissent le sport et la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), Formula 1 Group et les équipes de FA, ratifiés tous les cinq ans. Elle tient compte du classement des constructeurs de l’année précédente, ainsi que des revenus de Formule 1 pour l’année en cours: les équipes qui ont remporté le titre et celles qui ont terminé dans les trois premiers au cours de la dernière décennie reçoivent des bonus supplémentaires. D’autres revenus sont générés par les équipes grâce aux licences, aux produits dérivés et aux activités connexes.

La Formule 1, attirant désormais un public plus féminin (40% des fans mondiaux sont des femmes en 2022, selon Forbes) et plus jeune et occupant les marchés les plus stratégiques du luxe (notamment les Etats-Unis) avec ses Grand Prix organisés dans le monde entier, n’a sans doute pas fini de susciter l’intérêt du luxe.