Prada performe, Kering déçoit, mais contre-attaque par le rachat de 30% de Valentino

Lors de la publication des résultats passablement mitigés de Kering au premier semestre 2023, le groupe de luxe français annonçait mercredi 27 juillet le rachat de 30% de la marque iconique de haute couture Valentino, dont le chiffre d’affaires en 2022 atteignait 1,7 milliards d’euros. Le groupe de la famille Pinault espère ainsi donner un nouveau souffle à la société, après des résultats mitigés sur les premiers six mois de l’exercice 2023: un résultat net de 1,785 milliards d’euros, en baisse de -3% comparés au 1,988 milliards obtenus le premier semestre de l’année précédente.

Le chiffre d’affaires du groupe s’élève à 10,1 milliards d’euros, en légère progression de +2% par rapport à la même période de 2022. Les résultats opérationnels des maisons sont toutefois décevants: le fleuron Gucci baisse encore de -4% à 1,81 milliards d’euros, Bottega Veneta plus ou moins stable à +1%, la totalité des « Autres Maisons » a subi un net recul du résultat opérationnel avec -34% à 224 millions d’euros. Seule exception, Yves Saint Laurent, qui augmente son RO de +10%, à 481 millions d’euros.

Ces bons résultats confirment le savoir-faire indéniable de la CEO Francesca Bellettini (désormais directrice générale adjointe du groupe) à mener la marque et désormais toutes les maisons du groupe à de meilleures performances.

Kering s’apprête ainsi à ajouter Valentino dans sa galaxie de marques prestigieuses. Depuis plusieurs années déjà, François-Henri Pinault regardait de près Mayhoola, le fond qatari qui gère la maison du styliste italien, appartenant à la famille Al Thani.

Les accords entre les deux entités ont démarré début juillet et les sources proches du dossier affirment que Pinault aurait bien l’intention d’acquérir 100% de Valentino d’ici 2028.

Pour signer les accords du rachat, la famille Al Thani était assistée par le groupe financier Rothschild.

Malgré les chiffres «en demi-teinte» du premier semestre, Kering continue sa stratégie d’expansion. Dans un communiqué le groupe a annoncé que «en dépit de la persistance d'incertitudes économiques et géopolitiques à court terme, Kering continuera de déployer sa stratégie et sa vision.»

Si Kering mise tout sur le futur, Prada vit déjà un présent radieux. Le premier semestre a permis à la maison de publier de très bons résultats: les ventes ont grimpé de +20%, en affichant un montant de 2,232 milliards d’euros. Le bénéfice net du groupe atteint 305 millions d’euros, en progression de +62% par rapport à la même période de l’année précédente. La reprise du marché chinois après les difficultés liées à la période pandémique et le dynamisme du marché européen ont contribué pour beaucoup à ces résultats.

Patrizio Bertelli, président du groupe et considéré comme un employeur exemplaire (en Italie ces jours-ci il a pris la parole en faveur de la loi sur le salaire minimum), a salué ces performances en rendant hommage à ses équipes, soudées et fidèles aux stratégies de développement adoptées par la maison.