Alors que les JO de Paris 2024 se rapprochent à grandes enjambées, les hôtels parisiens sont encore loin de faire le plein. Les grandes marques de luxe sont mitigées sur l’impact à attendre des épreuves olympiques. Mais Paris devrait y gagner sur le long terme.
Des cônes de chantier jonchent la chaussée. De part et d’autre de la rue du Faubourg-Saint-Honoré dans le 8e arrondissement de Paris se dressent des palissades de chantiers hérissées de fers à béton. Partout, des camionnettes et des véhicules utilitaires empiètent sur les trottoirs. Une scène quotidienne ordinaire ce printemps au cœur du triangle d’or du luxe où les enseignes les plus prestigieuses ont élu domicile, Wempe, Longchamp, Fendi, Chaumet, Omega, Buccellati. Il y a tant de travaux qu’on est passés devant Chronopassion, la plus luxueuse boutique de montres de Paris, au 271 de la rue, sans même s’en apercevoir. Son patron, le bien connu Laurent Picciotto, raconte: «Vous savez, la plupart des clients nous connaissent. Ils viennent ici pour nous voir et n’entrent pas par hasard, nous confie-t-il, et pour l’instant, on ne peut pas dire que tout cela affecte nos affaires.»
Les clients du luxe habituels ne passeront pas par Paris
Plutôt que de faire des JO une contrainte qui met en péril l’activité, nous l’intégrons dans notre quotidien afin d’en faire une force
Nathalie Célia, directrice générale de Bucherer France
Néanmoins, l’emblématique patron de Chronopassion a décidé depuis très longtemps de fermer sa boutique tout l’été, Jeux olympiques ou pas. Il baissera le rideau la veille de l’ouverture des Jeux à Paris, pour les relever fin août ou tout début septembre. Pour lui, le pire ne réside pas dans la période fatidique des jeux, traditionnellement calme dans la capitale française. «Ce qui m’inquiète le plus c’est le mois de juillet. D’ordinaire, nous recevons de nombreux clients en provenance des États-Unis, d’Asie ou du Moyen-Orient qui passent quelques jours à Paris, avant d’aller sur la côte ou ailleurs en Europe. Cette année, ils ne viendront pas. Plusieurs d’entre eux me l’ont déjà confirmé. On a beaucoup exagéré l’engouement pour les Jeux. Les hôtels de luxe du quartier ne sont pour l’heure réservés qu’à 40%.»
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