Les stratégies qui vont occuper les horlogers en 2022

Transparence, durabilité, blockchain, indépendance. Si ces thèmes ont dominé les prises de parole publiques des patrons pendant les sept jours du salon horloger Watches & Wonders, les sujets qui occupaient les esprits des managers étaient autres. Fébrilité des marchés boursiers, inflation, guerre en Ukraine, fermeture des boutiques en Chine pour cause de résurgence pandémique et manque de lisibilité sur les livraisons de composants, les thèmes d’actualité nourrissaient d’autres débats. Les performances exceptionnelles enregistrées au premier trimestre 2022 vont-elles se poursuivre?

Sur ce point, LVMH, leader mondial du luxe, communiquait le 12 avril dernier des ventes en hausse de 29% par rapport à la même période en 2021 à 18 milliards d’euros, confirmant réaliser «un bon début d’année dans un environnement encore perturbé par la crise sanitaire et marqué par les événements dramatiques en Ukraine.» Les métiers de l’horlogerie et joaillerie du groupe réalisaient eux aussi une croissance organique de 19% de ses ventes à 2,3 milliards d’euros au premier trimestre 2022.

Cette bonne performance était confirmée par Ricardo Guadalupe, CEO de la marque Hublot (en mains du groupe LVMH), lors de Watches & Wonders: «Les premiers trois mois de l’année sont extrêmement bons pour Hublot. Nous sommes sur des croissance très importantes par rapport à 2021, année encore plus exceptionnelle que 2019 qui était déjà notre année record. Cependant, un certain ralentissement du marché chinois causé par le confinement nous oblige à rester prudent. Nos quatre boutiques sont fermées, la population de Shanghai ne bouge pas de chez elle. La marque est également à l’arrêt en Ukraine et en Russie, un marché qui représente 2 à 3% des ventes pour notre Maison. Nous n’avons pas de visibilité pour l’instant. Le luxe est tributaire d’un effet psychologique, nous nous devons de rester dans un état d’esprit positif.» Même constat chez Panerai: «2021 a été une année record pour Panerai, explique Jean-Marc Pontroué, patron de la marque. Les premiers mois sont exceptionnels; avoir assez de montres est ma seule préoccupation.»

Quant au groupe Hermès, qui a lui aussi communiqué ses chiffres du premier trimestre 2022 le 14 avril dernier (+27% à taux de change constant à 2,76 milliards d’euros), le métier de l’horlogerie Hermès est à son plus haut depuis le début de sa création puisqu’il connaît une croissance de +62% à fin mars, la plus forte du groupe.