Les fashion weeks ont révélé une mode spectaculaire aux logos XXL
By Cécilia Pelloux11 octobre 2022
La Fashion Week parisienne – printemps-été 2023– s’est terminée mercredi 5 octobre dernier, clôturant ainsi le mois de la mode lancé à New York le 9 septembre. Selon le calendrier officiel de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode, 105 maisons ont présenté leurs collections au cours de 66 défilés et 42 présentations. Un nombre de shows en nette hausse par rapport à l’an dernier.
D’innombrables dîners, soirées, after parties, et même des after after parties étaient organisés dans la capitale parisienne, témoignant d’un engouement rarement atteint. Journalistes, acheteurs – et surtout célébrités – étaient venus en force, créant le buzz sur les réseaux sociaux et même des retards dans les défilés. Zendaya, Eva Longoria, Kylie Jenner, Kim Kardashian ou encore Cher ont enflammé les foules de curieux amassés aux portes des podiums. Plus que jamais, la mode a rencontré la pop culture.
La mode devient un divertissement
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Cette saison encore, la mode a su se renouveler et apporter son lot de surprises. Chez Coperni, les jeunes designers Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant ont accompli un véritable et lucratif tour de force marketing. Pour la finale du défilé, la marque a travaillé avec Fabricant Ltd, inventeur d’une technique de réalisation de tissus par aérosol, pour créer l’incroyable robe en spray réalisée en direct sur le corps du top Bella Hadid. La vidéo a immédiatement fait le tour des réseaux sociaux. Selon Launchmetrics, outils d’analyse de datas pour mesurer l’impact des stratégies marketing, le compte Instagram de Coperni a bondi de 315 000 à 552 000 abonnés et la valeur de l’impact médiatique mesuré est de 26,51 millions d’euros.
Autre performance, autre buzz, au parc des expositions de Villepinte, le catwalk du défilé Balenciaga présentait une fosse géante de 275 mètres cubes de boue signée par l’artiste Santiago Sierra. Alors que pour le dernier défilé automne-hiver 2022-2023, le directeur artistique Demna Gvasalia avait imaginé un carrousel transparent dans lequel les mannequins affrontaient une tempête de neige, cette fois-ci, le créateur questionnait le lien entre la mode et le luxe et remettait en question l’état du monde. Au défilé de Balmain, c’est la superstar de la pop Cher qui apparaissait au côté du créateur Olivier Rousteing après avoir délivré un message vidéo pour introduire le show.
Clap de fin avec des défilés spectaculaires
Le mardi 4 octobre, Chanel présentait sa collection printemps-été 2023 au Grand Palais éphémère. Une collection définitivement intemporelle inspirée par trois femmes libres à l’allure sophistiquée : Coco Chanel, Delphine Seyrig et Kristen Stewart, cette dernière était présente sur le front row. Le réalisateur Olivier Assayas ne tarissait pas d’éloge au sujet de son allure, dans le dossier de presse qui accompagnait la présentation. La directrice artistique de la marque Virginie Viard avait d’ailleurs imaginé la collection en hommage à l’actrice, incarnation la plus fidèle d’une femme libre. Selon elle: «Des personnes qui m’entourent, elle est la plus proche de Gabrielle Chanel, du moins de l’idée que je m’en fais. Elle comprend Chanel, son vêtement.» Nœuds, boas, bottines strassées, jersey travaillé comme des écailles, veste blanche à sequins, imprimés déstructurés, tweeds pastel, robe dorée en panne de velours noir fendue sur le côté, coulée sur le corps, en dentelle ou en mousseline légère: c’est la collection prêt-à-porter printemps-été 2023 de Chanel qui exprimait l’esprit de la saison, comme un collage. Ce même collage, on le retrouvait sur le mur long de 40 mètres, à l’entrée du défilé, tapissé d’images prises par le duo de photographes hollandais Inez et Vinoodh et entremêlées de photos de Gabrielle Chanel fumant des cigarettes ou de Delphine Seyrig, dans le film «L’Année dernière à Marienbad» d’Alain Resnais (1961). Une ode à l’allure Chanel.
Sur le podium recouvert de sable noir, des filles de toutes les morphologies y défilaient cette saison, comme la mannequin Jill Kortleve qui portait un short et un top noir coordonnés en cachemire, rehaussés de pétales de marguerites et du logo de Chanel. Le short, ce sera l’ultime pièce mode de la saison prochaine: un bermuda bouclé vichy associé à une veste en tweed, des bas résille ou des chaussettes scintillantes arrivant à la cheville. Un prêt à porter habillé porté les main dans les poches.
Autre défilé très attendu à la Cour Carrée du Musée du Louvre: le défilé Louis Vuitton. C’est avec un décor majestueux, composé d’une fleur rouge monumentale dont les étamines dorées s’élevaient sur le ciel bleu de Paris ce jour-là, que Nicolas Ghesquière, directeur artistique du malletier conviait ses invités. Une scénographie conceptualisée en trio avec l’artiste contemporain Phillipe Parreno et le chef décorateur James Chinlund. Telle une foire futuriste, des miroirs, des spots lumineux et des grilles métalliques composaient ce carrousel magique, rythmé par une musique electro de « King of my castle » en ouverture de défilé. On y a vu des filles en robe baby doll aux cols en donuts sortant à grandes enjambées du cœur de la fleur. Nicolas Guesquiere a voulu jouer sur les effets de proportion: des énormes boots, des zips larges qui traversent les robes, des boucles géantes façon corset, des fermetures Éclair imposantes. Les liens cadenas qui ornent les sacs Louis Vuitton se retrouvaient aussi en lien sur une robe-tablier noire. La signature du malletier était omniprésente sur le show. Les étiquettes de bagages, les clés des Keepals, les petites poches étaient déclinées en format géant.
Une mode spectacle où les logos et emblèmes des marques se sont affichés au format XXL, histoire de marquer les esprits et les réseaux sociaux, désormais au cœur des stratégies.
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