En 1962, le mythique agent 007 faisait ses débuts sur écran géant. Six décennies aujourd’hui célébrées par la production EON, qui gère, avec MGM, les droits de la franchise Bond et par la marque horlogère suisse Omega qui, depuis vingt-sept ans, équipe le plus secret des héros de fiction.
En 1952, quand Ian Fleming imagine son héros face à la mer des Caraïbes, c’est son éternel alter ego qu’il réinvente. James Bond est le prolongement mythique de ses propres missions de contre-espionnage effectuées au service de Sa Majesté, au sein des renseignements de la marine britannique, pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1939, contacté par John Godfrey, directeur du Renseignement de la Royal Navy, c’est bien sous le nom de code « 17F » que Ian Fleming exercera son rôle d’agent secret.
Quand Ian Fleming, l’ex-agent secret « 17F » imagine le mythique Bond 007
En Jamaïque, les pieds dans l’eau, depuis sa villa GoldenEye – baptisée en mémoire de sa mission secrète en Espagne passée à déceler une possible alliance entre le général Franco et le Troisième Reich, et qui prendra également le nom d’une des sagas James Bond – il donne vie à l’homme le plus séduisant et le plus secret des héros de fiction. Pourtant, Ian Fleming n’a rien d’un romancier sans relief. Tour à tour journaliste à Moscou (1929-1933), banquier et agent de change (1935-1939), officier dans les Services de renseignement de la marine britannique entre 1939 et 1945, puis correspondant à l’étranger du Sunday Times jusqu’en 1959, il réussit à passionner les foules. Même le président américain John Fitzgerald Kennedy avouera, en 1961, avoir un faible pour celui qui porte le titre hautement emblématique pour l’époque : From Russia, with Love, publié en 1957. Les deux hommes se rencontreront d’ailleurs une fois, à la Maison-Blanche. L’histoire veut que JFK lui ait demandé quelles solutions il concevait pour régler la crise cubaine…
Dès lors, Ian Fleming imagine un héros qui brave les pires situations en costume trois-pièces, montre au poignet. Des garde-temps, 007 en aura connu beaucoup, et de très différents. Entre 1962 et 2021, 27 montres auront égrainé les 27 sagas successives, de James Bond contre Dr No (1962) à No Time to Die (2021). De Rolex à ses débuts, en passant par la marque américaine Gruen, puis Breitling, Hamilton, Seiko, Heurer et enfin Omega dès 1995, les montres de Mister Bond auront toutes joué un rôle important dans la survie du mythique espion. Quelques fois à quartz, parfois digitaux, mais le plus souvent armés pour des plongées en abysses, les garde-temps ont toujours servi des scènes mémorables de James Bond. Ou plutôt des James Bond, puisqu’en soixante ans, six acteurs – Sean Connery, George Lazenby, Roger Moore, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig – ont porté le smoking de l’agent secret.
Omega, vingt-sept ans d’histoire au poignet de James Bond
L’idée de faire porter une montre Omega à l’agent 007 revient à Lindy Hemming, la costumière oscarisée qui a travaillé pour cinq films de la saga entre GoldenEye (1995) et Casino Royale (2006). Parlant de son choix du modèle Seamaster, elle déclarait : « J’étais convaincue que le commandant Bond, un membre de la Marine, un plongeur et un gentleman discret de ce monde, devait porter cette montre. » L’idée naît de l’histoire même de la marque horlogère et de ses liens avec l’armée britannique pendant la Deuxième Guerre mondiale. En effet, Omega a entretenu des rapports étroits avec le Ministère de la défense britannique, puisqu’elle a fourni plus de 110 000 montres à des pilotes, navigateurs et soldats du Royaume-Uni entre 1939 et 1945. De plus, le modèle Seamaster 300 que porte James Bond est bien celui qui a été livré à des plongeurs militaires partout dans le monde dès 1957, poursuivant le lien solide entre Omega et les unités d’élite.
Au fil des 27 opus, dont deux qui ne seront pas produits par EON, l’imagination des membres de l’équipe de tournage qui planchent sur les films est sans limites lorsqu’il s’agit d’équiper 007 des accessoires les plus fous pour le tirer d’affaire.
Dans GoldenEye, en 1995, le premier film qui scelle le partenariat entre Omega et la saga James Bond, 007 utilise un laser intégré dans sa Seamaster pour découper une trappe dans le sol du train de son ennemi Alec Trevelyan, joué par Sean Bean. Dans Demain ne meurt jamais, le modèle Seamaster 300 M légèrement modifié permet, grâce à une valve en hélium intégrée, d’actionner un détonateur à distance relié à une bombe pour creuser un trou dans le bateau. Dans Le Monde ne suffit pas, la Seamaster 300 M le sauve d’une avalanche. Puis, dès Casino Royale, James Bond arbore également le modèle Seamaster Planet Ocean 600 M, qu’il portera également dans Quantum Of Solace (2008) muni d’un chronomètre co-axial. Dans Spectre, après avoir porté la Seamaster Aqua Terra, Bond reçoit de Q sa Seamaster 300 en dédommagement de la perte de son Aston Martin DB10. La montre se révèlera un précieux atout quand, menotté à une chaise, l’agent 007 parvient à amorcer la charge explosive de la montre et à la passer à sa coéquipière qui la fera exploser au visage de leur ennemi. Et dans le dernier opus en date, Q modifie la Seamaster Diver 300 M de James Bond et l’équipe d’un dispositif d’impulsion électromagnétique à portée limitée conçu pour désactiver des appareils électroniques. L’agent 007 s’en servira pour pénétrer dans la base de Safin, puis pour se débarrasser de Primo, en visant l’œil bionique de l’homme de main.
Phénomène culturel mondial, né en 1952 en pleine conquête de l’espace et des dangereuses tensions entre l’Union soviétique et les États-Unis, James Bond meurt en 2021, au moment même où la guerre froide renaît. La réplique de Judi Dench dans Goldeneye pourrait même retrouver une certaine fraîcheur : « Mr Bond, je pense que vous êtes un dinosaure sexiste et misogyne, une relique de la Guerre froide. » Et c’est compter sans la brulante actualité de Bons Baisers de Russie…
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