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«En 2022, le groupe Clarins accélère sa croissance»

Cristina D’Agostino

By Cristina D’Agostino13 janvier 2022

Fusions et acquisitions de marques, renforcement du secteur du maquillage, nutrition, durabilité. Le groupe Clarins se donne les moyens d’accélérer sa croissance, après la vente de son secteur parfums.

Le groupe Clarins ambitionne d'acquérir une ou plusieurs marques de cosmétique (DR)

Fin 2021, Clarins donnait rendez-vous à quelques membres de la presse et influenceurs européens à Paris, au cœur du 16e arrondissement, pour découvrir un nouveau spa Clarins inauguré il y a peu dans l’hôtel Brach, un 5 étoiles original, fréquenté par une clientèle branchée. L’occasion de rencontrer Olivier Courtin-Clarins, directeur général du groupe et représentant de la deuxième génération de propriétaires avec son frère Christian Courtin-Clarins président du comité de surveillance. Virginie Courtin-Clarins, nommée il y a un an PDG adjointe et cheffe de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) incarnait ce jour-là la troisième génération composée de huit héritiers.

Olivier Courtin-Clarins, directeur général du groupe Clarins et représentant de la deuxième génération d'héritiers avec son frère Christian Courtin-Clarins (Fred Meylan)

Le groupe Clarins, fondé par Jacques Courtin-Clarins en 1954, au chiffre d’affaires estimé à plus de 1,5 milliard d’euros en 2020, vient de clore définitivement la vente de sa branche parfumerie au groupe L’Oréal (estimée à 800 millions d’euros selon un article du Monde). Le groupe en main familiale se porte bien. Selon les dires d’Olivier Courtin-Clarins, «il se vend un soin anti-âge Clarins toutes les quatre secondes dans le monde». Le dernier rapport Deloitte Global Powers of Luxury Goods 2021 classe le groupe au 35e rang mondial, en progression de trois places. Olivier Courtin-Clarins, dans un entretien exclusif à Luxury Tribune, donne les axes stratégiques du groupe pour les années à venir.

Vous venez d’inaugurer un nouveau Spa Clarins dans l’hôtel Brach, un 5 étoiles en vue de la capitale. Les spas sont-ils toujours un des piliers de développement de la marque?

Oui, bien sûr. C’est un pilier historique, puisque la marque Clarins est d’abord née dans les instituts, en 1954. C’est comme cela que nous avons su le mieux comprendre les femmes et leurs besoins. À leur contact, par nos protocoles de soins, professionnels, nous avons toujours mieux affiné nos produits. Nous allons continuer à les développer.

La durabilité est l’un de vos axes historiques de communication. Mais aujourd’hui, beaucoup de marques occupent ce terrain. Comment vous distinguez-vous? 

Le Double Sérum Eye de Clarins, un anti-rides et anti-cernes à 96% d'origine naturelle (DR)

Même si nous ne l’avons pas communiqué tous azimuts, préserver les plantes est essentiel pour nous et, très tôt, nous avons travaillé main dans la main avec les agriculteurs locaux en mettant sur pied des protocoles et des techniques spécifiques de culture dans le respect de l’environnement. Nous avons rapidement arrêté les produits à base de cellules fraîches animales, puis les tests sur animaux. Notre histoire à ce sujet est ancienne, soutenue par la famille depuis quarante ans. Dans toutes nos discussions et avec tous nos départements, nous demandons de considérer la durabilité au cœur de toutes les décisions, au niveau du siège et des filiales.

Quelles sont vos priorités en matière de durabilité?

Il y en a beaucoup. Nous sommes neutres en carbone, puisque nous compensons par la plantation d’arbres. Mais nous souhaitons poursuivre en parallèle nos efforts sur la diminution de notre production de CO2. Nous serons également neutres en plastique, en achetant du plastique recyclé, et en poursuivant nos efforts dans la diminution de son utilisation. Nous collectons les plastiques de nos produits, mais aussi ceux de la concurrence, sur tous nos points de vente. Et bien sûr, nous poursuivons la culture de plantes naturelles. Nous en utilisons 210 aujourd’hui. Les ingrédients de synthèses sont remplacés par des ingrédients naturels, tous comme les conservateurs et les silicones. Nous visons entre 90 et 100 % d’ingrédients naturels. Quant au bio, 50 % de nos plantes le sont  et nous voulons augmenter le pourcentage à 80 % en 2025, même si nous ne nous revendiquons pas une marque bio. Nous le faisons pour la préservation de l’environnement.

En 2018, Clarins créé le Domaine Clarins, au coeur d'une aire préservée dans les Alpes. C'est là que la marque cultive une partie des plantes qui servent à la fabrication des composants (DR)

Quels autres impacts sont-ils également mesurables?

Le commerce équitable occupe une place importante, ainsi qu’apporter des infrastructures aux locaux, en termes d’acheminement de l’eau, de constructions d’écoles, d’infrastructures sanitaires. Au Burkina Faso et à Madagascar où nous cultivons du kalanchoé, qui produit de l’acide hyaluronique naturellement, nous avons passablement amélioré les conditions de vie des habitants de la région.

Ça, c’est le point positif. Le plus délicat, c’est le dérèglement social qui peut certaines fois découler d’un changement de production au niveau local imposé par une société occidentale. Y a-t-il eu des erreurs de votre part?

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