Dolce & Gabbana veut s’ouvrir aux investisseurs extérieurs

«Nous sommes désormais prêts à envisager l'ouverture du capital à des tiers par le biais d'une cotation en bourse ou d'autres instruments financiers», a déclaré Alfonso Dolce, frère de Domenico et unique administrateur délégué de la société. Alors qu’au mois de mai dernier, les rumeurs sur une éventuelle entrée en bourse de la société fondée en 1985 par Domenico Dolce et Stefano Gabbana se sont répandues dans le milieu de la mode, le PDG avait répondu que coter l’entreprise sur le marché boursier ne faisait pas encore partie de ses priorités. Pourtant, à peine deux mois plus tard, l’hypothèse se confirme.

Si le luxe vit une conjoncture particulièrement difficile, l’entreprise italienne qui a franchi le cap des 40 ans d’existence s’en sort plutôt bien. Le chiffre d'affaires de Dolce & Gabbana pour l'exercice décalé 2023-2024, terminé au mois de mars, a affiché une progression de +17% pour un montant global de 1,871 milliard d'euros (2,04 milliards de dollars). "Un rythme que nous espérons reproduire l'année prochaine" a confirmé Domenico Dolce.

Ce dernier rappelait également que les prévisions étaient positives et que Dolce & Gabbana avait l’ambition d’atteindre une croissance similaire pour le nouvel exercice financier. Pour ce faire, la maison iconique des années 80 mise surtout sur le marché américain: la région qui compte 72 des points de vente la marque a contribué pour 28% de son chiffre d’affaires cette dernière année. A contrario, la Chine, qui subit un ralentissement sur le marché du luxe, ne représente désormais plus que 16% de ses ventes. Rappelons que Dolce & Gabbana a souffert pendant longtemps d’une "maladresse" commise au travers d’un spot publicitaire apparu fin 2018 qui avait poussé le public chinois à accuser la maison de racisme. Depuis, la clientèle du pays asiatique s'est montrée beaucoup plus réticente face aux collections de la marque italienne. 

En 2018, D&G comptait 58 boutiques en Asie (en Chine continentale, à Hong Kong et à Macao) et avait engagé des grandes stars locales comme ambassadeurs de marque. Cette même année, une étude du cabinet de conseil Bain avait révélé qu'un tiers de tous les achats haut de gamme avait été effectués par des consommateurs chinois, tant en Chine qu'à l'étranger. Mais cette époque semble révolue et la griffe italienne se tourne aujourd’hui vers les États-Unis où 12 nouvelles ouvertures sont prévues. Parmi ces futures boutiques, on comptera un prestigieux flagship de cinq étages sur Madison Avenue au cœur de New York. «Les États-Unis sont vitaux pour nous» a rappelé Alfonso Dolce. Et pour booster ces plans de développement, la maison mise sur de nouveaux investisseurs.